Depuis maintenant plus d’un an l’inflation est de retour avec son cortège de difficultés pour la grande majorité des personnes. Les explications auparavant mises en avant s’avèrent inopérantes, les économistes libéraux constatant l’impasse de la pensée économique dominante pour en expliquer les causes !
Mais existent des analyses qui désignent le système capitaliste comme responsable, des luttes et des résistances pour combattre ses conséquences, des propositions pour s’en débarrasser. Les contributions qui constituent le dossier que Cerises a souhaité consacrer à l’inflation en soulignent les conséquences et ses effets inégalitaires sur les catégories les plus exploitées et dominées.
Avec ce premier sens : examiner, discuter de ce qui provoque l’inflation n’est-ce pas déjà commencer à dégager des pistes alternatives ?
Quand l’inflation ne sert qu’une poignée de prédateurs
Contrairement aux prétextes avancés dans les années 70, il est difficile de mettre en cause les salaires ; même la BCE considère que la cause est dans les marges des grandes entreprises. Il faut s’attaquer immédiatement au cœur du problème.
Il s’agit d’un redéploiement du capital. Il s’éloigne du travail, se réfugie vers la spéculation, les emplois de moindre qualification, l’exploitation de pays qui n’ont pas les acquis des luttes des siècles passés, ce qui entraîne une crise de la productivité. Le capital se rattrape sur les prix de l’alimentation des produits vitaux pour la société, investit les biens et services publics indispensables à la vie des populations. L’écrasement de la demande est un fait.
Il pousse à l’accroissement de concentrations financières à un niveau jamais atteint, les multinationales disposant de pouvoirs qu’elles imposent aux États. Une concentration qui se fait aussi au détriment des entreprises plus faibles.
Les crises successives du capitalisme, de plus en plus systémiques depuis la fin du 20ème siècle, la crise écologique, sont la démonstration de son incapacité à répondre aux enjeux auxquels est confrontée l’humanité. Elles font apparaître les contradictions issues de la domination des tenants du marché, de la libre concurrence et du néolibéralisme.
Mais il ne suffit pas de dénoncer. Le temps des solutions alternatives est arrivé. Elles ne peuvent venir que forgées par les mouvements populaires.
Ainsi si les premiers textes font plutôt un historique de ce qu’est l’inflation, nous allons vite aller vers une dénonciation du système. Car ce que nous enseigne l’histoire, c’est que si l’inflation se traduit toujours par l’augmentation des prix, elle n’est pas le symptôme des mêmes facteurs, traduisant des crises successives dont les causes ne sont pas identiques.
Tous s’accordent sur la version actuelle de l’inflation : la manière dont elle est provoquée par un nécessaire réaménagement de ce dit système. Elle est aujourd’hui inhérente à l’adaptation, ou plutôt à l’inadaptation, de la société et du monde à la poursuite de la reproduction du capital alors que son divorce avec la reconnaissance du travail humain et de sa qualification, avec l’exigence de démocratie et celle de préservation de la nature n’aura jamais été si profond. Avec les conséquences sociales et idéologiques qui l’accompagnent et visent à briser la cohésion du monde des exploité/es et dominé/es.
L’équipe de rédaction
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