C’est l’avis du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc). Son étude montre que :
70 % des personnes interrogées limitent les occasions de rencontres et de sorties loisirs à l’extérieur avec des proches, pour éviter les dépenses ;
50 % des personnes ont limité à la fois les sorties à l’extérieur et les invitations chez elles ;
33 % ont potentiellement basculé du fait de l’inflation dans une forme de « déliaison ».
Ces restrictions concernent en particulier les femmes, les personnes aux bas revenus et les classes moyennes inférieures. Les familles nombreuses ou les foyers monoparentaux sont également particulièrement concernés, ainsi que les personnes séparées/divorcées.
La hausse des prix suscite des tensions dans un quart des foyers, les plus modestes déclarent davantage être concernés (bas revenus, moins de 25 ans, non diplômés, chômeurs). Les personnes interrogées sont partagées sur les aides des pouvoirs publics à privilégier, en nature (48%) ou financières (51%). Celles contraintes de se limiter dans leur sociabilité déclarent plus souvent privilégier des aides financières exceptionnelles, leur permettant de choisir la nature des dépenses
L’inflation diminue ? C’est ce que prétend le gouvernement pour tenter de justifier la faible revalorisation des pensions et des minima sociaux. Pourtant, l’augmentation de la base nationale de l’imposition foncière est de 7,1%, tout comme l’évolution des prix à la location. Pourtant, les complémentaires santé envisagent des hausses de tarifs entre 8 % et 12,5 % et coûteraient plus de 250 € par mois à un couple de 60 ans, et plus de 300 € pour les couples de 70 ans, à comparer aux 100 € par mois pour un couple de 30 ans avec deux enfants. Les complémentaires justifient ces hausses par une augmentation des dépenses de 1 milliard à 1,5 milliard d’euros :
– envol des dépenses de santé de 7 % au lieu de l’habituel 2 à 3 %.
– augmentation des « transferts de charge massifs » de l’État ;
– hausse du ticket modérateur pris en charge par les complémentaires pour les soins bucco-dentaires, annoncée par le gouvernement en juin, passant de 30 % à 40 % (coût : 500 millions d’euros) ;
– augmentation tendancielle des dépenses liées au vieillissement, au développement des maladies chroniques et au progrès médical ;
– montée en puissance du dispositif du «100 % santé », soit la prise en charge totale de certains soins visuels, dentaires et optiques.
Christian Mahieux
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Tous ces éléments sont issus de la note mensuelle de l’Union interprofessionnelle des retraité∙es Solidaires. De nombreux dossiers disponibles ici : www.solidaires.org/se-syndiquer/les-syndicats/unirs-union-nationale-interprofessionnelle-des-retraite-es-solidaires
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www.credoc.fr/publications/les-effets-de-linflation-sur-la-sociabilite-des-francais
Masse monétaire
La masse monétaire est une mesure de la quantité de monnaie dans un pays ou une zone économique. Il s’agit de l’ensemble des valeurs susceptibles d’être converties en liquidités, ainsi que l’agrégat de la monnaie fiduciaire (billets et pièces), des dépôts bancaires et des titres de créances négociables, tous susceptibles d’être immédiatement utilisables comme moyen de paiement. Elle est suivie par les banques centrales et publiée, offrant aux acteurs économiques une précieuse indication sur la possible évolution des prix selon la théorie quantitative de la monnaie.
Taux d’intérêt
Le taux d’intérêt permet de calculer la rémunération due par un emprunteur à un prêteur. Les taux d’intérêts sont influencés par le taux directeur, qui est défini par la Banque Centrale Européenne (BCE). La BCE conseille et supervise les banques des États membres de l’Union Européenne membres de la zone Euro.
Zone euro
La zone euro, est une zone monétaire qui regroupe les États membres de l’Union Européenne qui ont adopté l’Euro comme monnaie ; sur les 27 États membres de l’UE, 20 utilisent l’euro. Ces vingt pays représentent plus de 344 millions d’habitants en 2023. La zone euro a été créée en 1999 par onze pays : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, rejoints ensuite par la Grèce en 2001, la Slovénie en 2007, Chypre et Malte en 2008, la Slovaquie en 2009, l’Estonie en 2011, la Lettonie en 2014, la Lituanie en 2015 et la Croatie le 1er janvier 2023.
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