Notes d'actu.

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Élections européennes : un non évènement ?

On évitera ici de remuer des hypothèses électorales d’autant plus hasardeuses que le taux de participation sera – probablement – faible. Bien sûr, la confusion entre action politique et enjeux de pouvoirs agite tous ceux qui voient, derrière l’élection des eurodéputé·e·s, la présidentielle française (oubliant que le succès écolo aux européennes n’a jamais fait rebond à celle-ci). Ou ceux qui rêvent qu’un bouillonnement de Raphaël Glucksman redonne un espoir à une social-démocratie toilettée pour la énième fois. On ne saurait non plus négliger la progression annoncée de l’extrême-droite, en France et sans doute dans d’autres pays. 

Mais tout ceci ne peut masquer deux faits majeurs. La droite la plus réactionnaire et l’extrême droite présentent bien des divergences sur l’Europe, du fait même de ce qui fait leur matrice idéologique et leurs électorats. Meloni n’est pas Gardella, les fascistes scandinaves n’ont pas les mêmes ressorts que Vox en Espagne. Racisme et xénophobie leur sont fortement communs. Leurs réponses diffèrent.

Leur dynamique confirme que globalement les idées fascisantes structurent aujourd’hui le débat public. 

Face au consensus de la droite « modérée » et des sociaux-libéraux, qui président au déploiement européen depuis l’origine, le souci majeur est que la gauche n’a ni dynamique ni proposition alternative. Certes, quelques mesures sont à mettre à l’actif des écologistes ou de la gauche européenne, mais l’alternative au libéralisme est un mirage, les batailles pour des services publics, la gestion de ressources naturelles, les grandes infrastructures de transport – et ne parlons pas de géopolitique internationale – sont fort absents des programmes. FI et Verts ont en France des propositions assez proches. Leur désunion ne permet pas de les rendre lisibles. 

Les enjeux de cette élection autoriseront sans doute quelques ajustements stratégiques entre FI, Verts et sociaux-démocrates ; le PCF avec Gauche Unie lèvera le petit doigt en guise d’existence. La grande majorité des électeur·trice·s restera « à la maison ». Le fossé s’en trouvera aggravé entre la Politique et la Population. 

Patrick Vassallo

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