Horizons d'émancipations.

Une série de dossiers. pour mieux (se) comprendre.

Retraites, ouvrons les possibles

Le projet de contre-réforme des retraites du gouvernement est largement contesté. 

La mobilisation est là, belle, massive, déterminée. 

Mais comment passer du rejet massif et de la mobilisation sociale à la victoire ? Comment retrouver de la puissance politique populaire ? 

Cerises ouvre le débat. 

Concrètement, comment gagner ?

La mobilisation contre le projet de réforme des retraites, par son ampleur et sa diversité, traduit un rejet massif dans le pays de cette réforme, la question devient comment y parvenir ? Le rapport des forces se construit avec plusieurs journées de grève, une manifestation un samedi, une opposition à l’Assemblée nationale. Mais il se situe aussi autour des représentations mentales. Ce rejet majoritaire ne pourrait-il pas déplacer le centre de gravité de l’affrontement vers une mise en cause plus explicite du système qui le provoque ?
Déjà les slogans, pancartes, traduisent bien plus que le rejet de l’allongement de la durée de travail, ils traduisent aussi le refus qu’une nouvelle fois les salariés paient les profits que se garantissent les actionnaires. « Ne pas mourir au travail pour payer sa retraite », « Retraités ce n’est pas inactifs »… nombreux sont aussi les slogans dénonçant la nature du travail subordonné, ceux soulignant la perte de sens au travail, le décalage entre cette réforme et les enjeux sociaux et écologiques, le rôle que jouent les retraités dans la société… Il y a dans ces expressions multiples bien plus que le seul rejet de l’allongement d’un temps de travail subordonné.  Il y a déjà l’expression implicite du rejet du rôle des actionnaires, celui de la seule valorisation économique à travers le marché, et finalement le refus de considérer comme seul travail utile l’activité valorisant le capital. 
Permettre l’ouverture d’un véritable échange, de véritables débats autour de l’avenir et des perspectives du vivre ensemble face aux enjeux économiques et sociaux auxquels la société est confrontée, nous semble une des conditions de la victoire. 
De la dénonciation à l’expropriation des actionnaires, comment faire ? Faut-il les taxer ? Les obliger à cotiser ? Suffit-il d’augmenter les salaires ? Ou en finir avec les exonérations de cotisations ?
Travail, activité des retraités/es, qui décide de ce qui est utile à la société ?  
La Macronie nous dit : nous avons été élus pour mettre en œuvre cette réforme. Le peuple n’a-t-il que la rue ou la grève pour s’exprimer ? Ne faut-il pas exiger un référendum d’initiative populaire ? Ne doit-on pas revendiquer de désétatiser la sécurité sociale ? Et qu’elle soit gérée par les travailleurs eux-mêmes ?
Pour débattre de ces questions, Christian Mahieux, et Daniel Rome explorent les potentialités du mouvement en cours.  Patrick Le Tréhondat, Jean-Louis Sagot-Duvauroux,  Pierre Zarka interrogent le rapport retraite/travail/activité. Céline Verzeletti redonne des éléments d’analyse budgétaire et Vincent Drezet propose des pistes pour le financement. Adèle Tellez, Corine Lepage posent la question de la démocratie, dans le mouvement et dans la société.  Catherine Destom-Bottin rappelle qu’à l’origine du projet de Croizat était la gestion de notre système de retraite par les salariés/es elles et eux-mêmes. Enfin, Olivier Frachon résume le dernier ouvrage que Bernard Friot met à disposition pour nourrir notre imaginaire post-capitaliste. 
Nous reviendrons dans le prochain numéro sur le sujet, car le mouvement est loin d’être fini. Et si le cœur vous en dit, participez au débat en envoyant votre contribution sur le site de Cerises.
La rédaction de Cerises

Les articles de ce dossier :

Comment gagner ?

Cette courte contribution s’attache à proposer quelques suites à une petite partie des questions posées. Dans un texte plus long initialement rédigé pour la revue ...
Lire la suite →

Un mouvement social d’ampleur et prometteur !

« La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. » Paul Valéry Le dernier trimestre 2022 a été marqué par ...
Lire la suite →

Retraite contre travail ?

Paradoxalement, la contre-réforme des retraites (qui fixe la fin du travail salarié) a ouvert un débat sur le travail. Les plus jeunes accusent : « mes parents ...
Lire la suite →

Temps d’activité : rompre la laisse du marché

L’imaginaire marchand a vampirisé le discours politique, aujourd’hui obnubilé par le « pouvoir d’achat » et la « valeur travail ». Nos cerveaux en sont sévèrement infectés : Le ...
Lire la suite →

Bernard Friot nous invite à « prendre le pouvoir sur nos retraites »

Slogans et pancartes soulignent le refus de travailler encore plus longtemps pour enrichir les actionnaires, l’impact du travail sur les corps et les esprits, le ...
Lire la suite →

Et maintenant ?

Les journées d’action sont massives et dépassent la seule addition des forces syndicales. Le fait que des hommes politiques de droite, comme François Bayrou, demandent ...
Lire la suite →

Un choix de société

La réforme des retraites est une réforme politique qui s’appuie sur des choix de société qui n’ont pas été débattus et encore moins validés par ...
Lire la suite →

Financer les pensions de retraite

Le gouvernement a tenté de justifier sa réforme des retraites en invoquant ses besoins de financement, sans pour autant augmenter les prélèvements obligatoires. C’est selon ...
Lire la suite →

Démocratie mon amour

« La démocratie ce n’est pas la rue, c’est les urnes » c’est ce que disait Manuel Vals en 2016 pendant les manifestations contre la Loi Travail.  ...
Lire la suite →

Pour une démocratie sociale et directe

La profondeur du mouvement sur les retraites de l’hiver 2023 nous enseigne déjà une chose, alors que ces lignes sont écrites dans le temps suspendu ...
Lire la suite →

Nous sommes la sécu !

La Sécurité Sociale, tout juste 77 ans, en a vu des réformateurs, des rénovateurs et autres Thomas Diafoirus qui, de sa naissance à nos jours, ...
Lire la suite →
Partager sur :         
Retour en haut