L’eau, bien commun de l’humanité, l’eau source de vie. Et pourtant …
Alors qu’à l’échelle de la planète, les réserves d’eau douce s’amenuisent, alors que les nappes phréatiques sont bien en-deçà du niveau nécessaire aux besoins, alors qu’un nombre grandissant de gens sont dans la précarité eau – comme à Mayotte -, alors que les conflits liés à l’eau augmentent les risques de guerre, les gouvernements ne prennent pas les mesures nécessaires, à la hauteur des enjeux.
L’eau est une question hautement politique, et la pénurie annoncée est le reflet d’un capitalisme prédateur.
Pourtant des alternatives concrètes existent.
Du local au global, et inversement…
L’eau est un bien commun indispensable à la vie, son usage nous regarde tous. Chaque personne a besoin de 20 à 50 litres d’eau par jour. Le rapport du GIEC paru en mars 2023, démontre encore que les émissions de gaz à effet de serre menacent la production alimentaire, l’approvisionnement en eau, la santé humaine, les économies nationales et la survie d’une grande partie du monde naturel.
Mais pour la première fois, les scientifiques insistent sur les solutions. Il est encore temps d’agir. Comme le montre Daniel Rome avec les bassines, « la problématique c’est l’accaparement de l’eau, le pillage des nappes phréatiques au profit de l’agro-industrie ». La raréfaction de l’eau est l’un des problèmes majeurs du monde d’aujourd’hui. À cause notamment de la pollution, du changement climatique et de la mauvaise utilisation des ressources, provoquée par un pillage effréné de la nature par le capital, une grande partie de la planète manque d’eau, un bien pourtant indispensable à la vie. A propos de pollution, comment ne pas s’interroger sur les rapports entre eau et industrie : Pascal Branchu de l’association La nature en ville, montre l’importance de l’implication citoyenne pour déjouer les plans des industriels dont les projets sont en contradiction totale avec la préservation de la ressource. Sylvie Colas de la Confédération Paysanne affirme que l’eau est un enjeu pour la souveraineté alimentaire et qu’il est urgent de changer de modèle agricole. Il apparaît qu’il n’y a pas d’issue sans dégager l’eau de la loi du marché.
Patrick Vassallo fait un tour des enjeux à l’échelle planétaire. A l’échelle mondiale la pénurie d’eau peut être source de conflits armés et de domination nous dit Pierre Stambul comme entre Israël et Palestine. Pour faire face à la crise mondiale, il est temps d’explorer les pistes de l’écologie populaire et sociale et permettre aux citoyens de reprendre en main la gestion de l’eau, arguments développés par Marjorie Keters du PEPS et Jean-Claude Oliva qui anime une régie publique de l’eau (Est Ensemble en région parisienne) après une bataille acharnée de plus de 15 ans.
Makan Rafatdjou met en exergue les rapports entre Eau et territoire tout comme Michel Sanciaud des Hautes Pyrénées qui nous explique comment les agences de l’eau servent les intérêts d’une petite poignée d’agriculteurs et de lobbyistes. Enfin Eric Villevière et Bernard Landau partent d’exemples concrets pour montrer que d’autres choix sont possibles dans la gestion de l’eau et que des consensus doivent se construire. Comment informer et associer les citoyens dans les prises de décisions ? Des alternatives concrètes se profilent, des citoyens et des mouvements portent des projets depuis de nombreuses années. Comment développer le pouvoir faire de toutes et tous ? Quelles régulations et rapports de force peut-on initier au plan mondial ? Telles sont les grandes questions abordées dans ce dossier qui méritent que le débat se poursuive sur notre site dans l’espace de La Coopérative.
L’équipe de rédaction
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