Horizons d'émancipations.

Une série de dossiers. pour mieux (se) comprendre.

un autre monde est possible

Si, dans notre camp social, chacun·e exhorte le trumpisme libertarien et cynique, il existe différentes approches relatives aux enjeux internationaux, à la responsabilité des différentes puissances dans les guerres, au rôle de l’Union européenne dans ces logiques, aux volontés de défense et de sécurité européennes… Entre une position qui prône le réarmement conjuguée à l’aggravation de l’austérité et des politiques antisociales, et une autre, qui ne combattrait que l’impérialisme trumpiste, on voit à quel point les approches sont dissensuelles et questionnent.

Le contexte international exacerbe les tensions entre les états. La politique de Trump revoit la question même de la démocratie, en installant une sorte de loi du plus fort, conjuguée à une revisite et une réécriture perpétuelle de l’Histoire des démocraties, de déni des réalités sociales et écologiques. La géopolitique mondiale est désormais autoritaire, intolérante, brutale, nationaliste.

Quelles réponses de l’Europe face aux attaques ?

Par son plan « Réarmer l’Europe », l’Union européenne souhaite devenir une puissance militaire pour elle-même, plus qu’un soutien aux peuples opprimés. Cette politique entraîne un accroissement des budgets militaires, sans pour autant mettre à contribution les plus riches. Ce financement s’appuie sur deux piliers. Le premier consiste en un renforcement de l’austérité budgétaire qui, concrètement, s’accompagne de réformes et de coupes budgétaires qui cassent les solidarités, accroissent les inégalités et empêchent une véritable transition écologique. Le second prend la forme d’attaques farouches contre les droits fondamentaux et les libertés publiques. A l’argument de la sécurité s’est ajouté celui du risque de guerre.

Comment être pacifiste dans un tel contexte ?

Il nous faut être pleinement conscient·es du nécessaire soutien aux peuples qui subissent des attaques. Cela passe nécessairement par la possibilité d’armer celles et ceux qui doivent se défendre face aux agressions et pour les dissuader.

Ce postulat posé, il faut repenser une politique de défense, qui ne s’appuie pas sur une hausse des budgets dédiés mais sur un contrôle démocratique des productions, sur leurs desseins, et bien sûr sur le fait qu’elles ne génèrent plus de profits. Tout cela doit nécessairement s’accompagner d’une part, de la prise en charge collective des besoins sociaux et environnementaux et d’autre part, du renforcement des solidarités ? Il nous appartient également de réfléchir à la façon dont nous considérons aujourd’hui notre altermondialisme, qui avec nos partenaires, devrait reposer sur la paix, les solidarités et garantir les sécurités collectives.

Syndicalement, il nous réfléchir à quelle union européenne nous voulons. Notre Europe et pas la leur.

Nous vivons un contexte singulier, quasi inédit qui voit l’échec des politiques néolibérales et du capitalisme. Les marges pour créer plus de richesses et dégager plus de profits s’épuisent sur une planète toujours plus accaparée. Pour survivre, le capitalisme devient plus sauvage, plus violent, plus décomplexé. Il doit s’affranchir des normes, piétiner les fondements démocratiques, balayer les politiques protectrices.

Pour essayer de convaincre, et c’est bien la période que nous vivons ici et ailleurs, il doit s’appuyer sur un système de médias, de lobbys et un discours qui attisent les haines, développent les peurs et assènent des culpabilités.

Il nous appartient de reconquérir la paix, la justice sociale et ne pas attendre de vivre sur une planète morte en martelant, sur la base de notre projet de transformation sociale, qu’un autre monde est possible.

Ophélie Gath

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