Du 12 au 14 mai à Lure, se tient un grand rassemblement pour Un nouvel élan pour les Services publics. En plein mouvement social pour les retraites, se mobiliser pour les Services Publics n’est, non seulement pas contradictoire, mais bien complémentaire.
Il s’agit de se libérer des injonctions des milieux financiers pour renforcer, développer la sécurité sociale et les services publics piliers d’une société post-capitaliste, pour répondre aux besoins fondamentaux de toutes et tous.
Sortir de la logique du marché, se réapproprier collectivement les activités publiques, développer des pratiques autogestionnaires jusque dans les services publics organisés à l’échelle nationale, comment s’y prendre ?
L’égalité d’accès pour tout ce nous jugeons vital
Le mouvement social d’ampleur sur les retraites interroge aussi le devenir des services publics qui sont en grande difficulté depuis 20 ans pour assurer un service de qualité. Dans service public on comprend à la fois les grandes entreprises publiques longtemps en dehors du marché et de toute concurrence comme la SNCF, la RATP, EDF, La Poste et les Télécom, Air France mais aussi des entreprises privées qui ont des obligations de service public ou encore des activités économiques gérées et organisées directement par l’État : les 3 Fonctions Publiques (État, Hôpital, Territoriale). La grande avancée sociale en 1945 a permis de doter les salariés de statuts particuliers (Fonctionnaires, EDF, SNCF, RATP, Égouts de Paris et on pourrait rajouter le statut des intermittents du spectacle et le statut particulier des journalistes). Des statuts cohérents avec les rôles et missions attendues des salariés des services publics concernés. Ainsi les agents sont au service de la nation et non du pouvoir politique.
L’objectif était alors d’assurer l’égalité d’accès des citoyens devant ce qui est jugé vital, quel qu’en soit le prix et assurer la cohésion de la société. Le rapport de force a permis une conception des services publics en rupture avec la logique du profit. Le développement des services publics a permis un véritable maillage du territoire et une égalité de traitement des citoyens quel que soit leur lieu d’habitation ce qui a permis une forte réduction des inégalités et un développement économique, social, et culturel très important.
Aujourd’hui, les enjeux écologiques et sociaux auxquels est confrontée l’humanité toute entière nécessite un développement sans précédent des services publics.
Or sous couvert de répondre aux injonctions de l’Union Européenne depuis le traité de Maastricht une grande partie des activités des entreprises publiques a non seulement été ouverte à la concurrence mais dans certains cas a subi une privatisation partielle ou totale. Les méthodes de gestion néolibérales sont entrées de plain-pied dans l’organisation des services publics et sous couvert d’efficacité et rationalisation des coûts, l’ensemble des activités économiques du domaine public a vu ses budgets se réduire et la qualité du service rendu se détériorer, et des missions participant à une régulation bien au-delà des aspects économiques ont été supprimées.
Comment parvenir à inverser la tendance si on ne remet pas en cause la logique néolibérale ? Comment sortir les services publics de la logique du marché ?
Beaucoup de collectivités territoriales ont recours aux délégations de service public ou aux partenariats Public/privé ou installent des Sociétés Publiques Locales. Est-ce une piste pertinente ?
Certains proposent que l’État arrête de se désengager et revienne en force dans les SP alors que d’autres proposent une réappropriation des activités publiques par des collectifs de citoyens. État, Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif, autogestion. Pour sortir de l’ornière, comment se réapproprier collectivement les activités publiques ?
Merci à toutes celles et ceux qui ont pris la plume pour répondre à nos interrogations.
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