Horizons d'émancipations.

Une série de dossiers. pour mieux (se) comprendre.

La santé, un droit fondamental

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Dans sa constitution, l’Organisation mondiale de la santé définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Il s’agit pour l’OMS d’un « droit fondamental de tout être humain », sans distinction d’aucune sorte. Ce droit est aujourd’hui grandement mis à mal dans notre pays par la fragilisation extrême de notre système de santé qui a été construit sur deux piliers : l’hôpital public et la sécurité sociale fondée sur un régime solidaire basé sur le travail et les cotisations. Quels que soient l’âge d’une personne, son handicap, sa situation sociale ou géographique, elle doit avoir des droits identiques à compensation d’un déficit fonctionnel pour lui permettre l’accès à la vie sociale. 

Les logiques purement économiques  et d’austérités  qui ont amené notre système de santé, longtemps considéré comme le meilleur au monde, au bord de l’effondrement, doivent être abandonnées pour répondre à l’intérêt général, aux besoins de la population. Pour ce faire, il est urgent dans notre pays de donner aux personnels, en nombre suffisant, les moyens d’exercer leurs missions publiques dans de bonnes conditions.

L’hôpital n’est pas une entreprise et la santé n’est pas une marchandise 

L’hôpital public est à bout de souffle.  En 2019 déjà, les personnels des établissements du sanitaire, du médico-social et du social se sont fortement mobilisé·e·s, rappelant que « la santé n’est pas une marchandise, l’hôpital n’est pas une entreprise ». Leurs revendications, qui n’ont pas été entendues, restent aujourd’hui les mêmes : un plan massif de formation et d’embauches de personnels, de véritables revalorisations des salaires, l’arrêt des restructurations et des fermetures de lits et de structures. Dans les cinq dernières années,  environ 17 500 lits , dont 1800 en pleine pandémie, ont été fermés à l’hôpital public, ce qui signifie que chaque jour, 17 500 hospitalisations sont refusées. Pour faire face à l’épidémie de Covid-19, quand quatre régions seulement étaient dans le rouge, l’hôpital public, seul, a assuré la réanimation, a dû organiser 860 000 transferts de patient·e·s ailleurs et trouver 120 respirateurs à l’étranger.  

Actuellement la charge et les conditions de travail sont devenues insupportables pour les personnels toutes disciplines confondues, aggravant la pénibilité physique et morale des professionnel.l.e.s. Elles et ils sont  mis.e.s dans l’impossibilité d’accorder aux patient·e·s et résident.e .s, le temps et l’attention auxquels elles et ils ont droit. D’où un profond sentiment de perte de sens qui provoque des départs en cours de carrière et en nombre grandissant. Il faut impérativement former et recruter massivement  les professionnel.le.s dont nous avons besoin urgemment pour l’hôpital et les établissement de santé et d’action social et procéder, sans attendre, à une première augmentation générale des salaires, à minima de 10%.

 

La nécessité d’un grand service public de Santé et d’Action social, qui réponde aux besoins de la population 

Au-delà des revendications immédiates et nécessaires pour les salarié.es de ces secteurs – tant en matière de reconnaissance des qualifications, de salaires que d’égalité entre femmes et hommes, de formation, de conditions et de temps de travail, d’emploi, de pénibilité et de retraites – la CGT porte un projet plus global de protection sociale, avec notamment une sécurité sociale 100%, comme unique organisme collecteur et payeur, qui assurerait un remboursement intégral des besoins de santé, avec des ressources provenant des cotisations sociales. Il s’agit de revenir aux principes qui ont présidé à la création de la Sécurité sociale selon lesquels chacun·e « cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins » 

Les nombreuses attaques contre la Sécurité sociale solidaire ont entraîné une dégradation tant pour les usagè.r.e.s qui doivent supporter un reste à charge de plus en plus lourd, 20% en moyenne, que pour les personnels. Il est normal que les dépenses de santé augmentent, et ce sont les recettes qu’il faut aller chercher, notamment en supprimant les exonérations de cotisations sociales, 66 milliards d’euros en 2019, contre 39 en 2016,  dont bénéficient les entreprises, notamment les plus grosses, sans aucun effet positif sur l’emploi. En 2019, les cotisations sociales ne représentaient plus que la moitié des ressources de la Sécurité sociale. L’argent de la Sécurité sociale ne doit plus servir à gonfler les profits des groupes pharmaceutiques ou des établissements à but lucratif, mais à assurer le droit effectif de se soigner pour toutes et tous, dans la proximité et de manière égalitaire, sur tous les territoires de notre pays. 

Mireille Stivala Secrétaire Générale de la Fédération CGT de la Santé et de l’Action Sociale

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