« Je n’ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c’est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson »
Rebecca West
Katharine Burdekin a publié en 1937 un roman de SF sous le pseudonyme Murray Constantine. Cette autrice fortement influencée par les idées révolutionnaires publie des romans qui questionnent la place des femmes dans la société des années 20 et les questions de genre. Ses nouvelles « Proud Man » raconte l’histoire d’une personne hermaphrodite. Toute son œuvre et sa vie s’inscrivent dans un féminisme radical.
« Swastika Night » est une uchronie, c’est-à-dire un récit d’évènements fictifs à partir d’un point de départ historique. Swastika est un symbole qui remonte au néolithique et qui a créé la croix gammée. Le roman tourne autour de l’idée : et si l’Allemagne nazie avait gagné la guerre ? On retrouve tous les ingrédients de l’hitlérisme et du fascisme : manipulation des masses, très forte hiérarchisation de la société avec au sommet les nazis et les guerriers et en bas de l’échelle les étrangers et les femmes qui ne sont considérées que comme des ventres à féconder réduites en esclavage et la société pétrifiée dans le culte mystique de la mythologie germanique et nazie. Ce roman est dans la lignée du « meilleur des mondes » d’Aldous Huxley et « 1984 » de George Orwell.
Pour les amateurs de SF à lire absolument !
Daniel Rome
Swastika Night, Katharine Burdekin, Editions Poche Pocket, Oct 2017, 320 pages, 8,30 euros
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