Depuis que Macron l’a inventé et l’a balancé à la téloche, ce passe sanitaire met du monde dans la rue, dans tout le pays ! Pour notre part nous ne confondons pas la nécessité de se vacciner et le passe sanitaire.
Comment supporter que ce dispositif s’accointe à la précarité qui fait habiter loin de tout, loin des centres de santé, loin des lieux de vaccination. Parce qu’à vivre sans papier ou sans-domicile-fixe, on prend soin d’éviter les lieux de contrôle. Comment supporter que le passe sanitaire soit un outil de discrimination mis à disposition des employeurs et excluant la médecine du travail ?
Et aussi, comment se faire vacciner, comment faire vacciner ses propres enfants, en confiance lorsque le vaccin, outil de cohésion, de solidarité, de responsabilité devient la férule qui trie les citoyens ?
Alors oui, les manifestations anti passe sont massives et renouvelées chaque semaine. Les femmes y sont en nombre. Les cortèges forment souvent comme une marée de pancartes qui sont des prises de parole individuelle et formulée parmi tous.tes : « je suis vacciné et contre le passe », « je ne suis pas un QR code » « je dis oui au vaccin je dis non au passe, je veux garder ma liberté » à la première personne du singulier mais aussi à la première personne du pluriel : « c’est nous la quatrième vague ! » lit-on des pancartes. Certaines mettent en cause le principe même de la vaccination. Elles ne sont pas foison, mais néanmoins présentes. De même pour les messages antisémites. La présence, affirmée ou souterraine, de l’extrême-droite, de conspirationnistes, est marquée : pas partout, mais bien plus que lors des manifestations des Gilets jaunes. Notre camp doit les exclure, les dénoncer, refuser de s’y mêler ; la forme est à décider selon les réalités locales.
Petite remarque : ça n’est pas le COVID qui a inventé la méfiance à l’égard du vaccin. Ces dernières années les services de santé ont dû enclencher de vives campagnes face au retour de la rougeole pour cause de vaccination insuffisante. Comment ignorer que la crise favorise le doute et le repli sur soi, qu’elle fait vaciller les réflexes de solidarité, efface le besoin de santé publique. Des années de politique basée sur l’individualisme, le « capital santé » pour ce sujet, se traduisent aujourd’hui dans les réactions. Les pratiques gouvernementales faites de mensonges, d’autoritarisme, de confiscation de l’information scientifique, sur fond d’État d’urgence permanent, ont aggravé cette pente qui étrille la fraternité. Face à cela, sans aucun doute, nous avons manqué d’initiative, de tentative d’auto-organisation, de campagnes menées par les mouvements sociaux qui ne soient pas que des réactions aux mesures gouvernementales…
Oui, la vaccination est un besoin, mais pour tous et toutes, partout : c’est pour cela que nous avons lancé depuis des mois une campagne pour supprimer les brevets qui en empêchent la gratuité et la diffusion à une partie importante de l’humanité ! On peut être viré si on n’a pas tous les papiers de vaccination en règle mais on n’en n’a rien à faire des centaines de millions de personnes non vaccinées à cause des brevets ?
La vaccination n’a de sens qu’à l’échelle planétaire, or des centaines de millions de personnes sont non vaccinées à cause des brevets.
Catherine Destom Bottin – Christian Mahieux
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