Edito.

L’Humeur de la rédaction.

En ce printemps, rien n’est moins sûr !

Depuis l’élection de Trump, les scrutins polonais ou portugais confirment la poussée de l’extrême droite. Les exactions de groupes nazillons se multiplient tandis que ceux-ci défilent en plein Paris sans que le ministre de l’intérieur n’y voit quoi que ce soit à redire. Dans le même temps, l’opinion internationale semble basculer à propos de la Palestine et du génocide mené par Israël. Netanyahou est (un peu) critiqué dans le monde et sérieusement mis en cause en interne.

Au Proche-Orient, le Liban paraît reprendre un peu d’autorité, au moment où le dialogue irano-américain se réenclenche. Ces discussions servent les intérêts de deux régimes autoritaires ; éloigneront-elles les tensions persistantes ? Sur le front des risques nucléaires, nous ne pouvons nous en désintéresser…

Dans ce basculement général, où les points de repères demeurent des signaux bien faibles, le droit international agonise. Trump coupe les vivres à USAID et aux ONG ; l’ONU est d’une impuissance totale. L’OMS prêche dans un désert médiatique révélateur. La fin du multilatéralisme n’a pour l’instant- produit que le renforcement de la loi du plus fort. La réunion des BRICS début juillet marquera-t-elle la relance d’une dynamique différente ???

Cet effacement du droit international trouve écho dans un affaissement du droit, y compris en France (où des élus contestent par une loi d’opportunité une décision de justice contre l’A69).

Mais le Capital génère ses contradictions : le président colombien en appelle au peuple pour imposer des réformes refusées par le Parlement, au Mexique, c’est pour renouveler la justice.  En Serbie, le mouvement continue, des points d’appui résistent en Espagne.

Quant à la gauche, elle est partout en grande difficulté. Le petit sursaut de Die Linke ne compense pas l’effondrement des gauches portugaises. Surtout la gauche ne se sort pas de son enlisement dans les thèses libérales, xénophobes et son enkystement dans les appareils de pouvoir. Elle n’arrive pas à porter un imaginaire de rupture, une visée alternative et subit le ressac conservateur. Quand elle ne l’alimente pas …

Cette gauche petite est un grand malheur quand il faudrait se porter à l’offensive. S’appuyer sur ces exigences. Revendiquer une mondialité de liberté, d’égalité et de droits. Même les arguments climatiques -et ils ne manquent pas- ne sont pas mobilisés pour défendre une transition écologique pourtant tout à fait indispensable. Rien n’est moins sûr, pas même le pire !

Patrick Vassallo

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