Dans l’introduction à son essai, Jean-Louis Sagot-Duvauroux, philosophe, metteur en scène, franco-malien et multiculturel, relève que la France, 21° pays par le nombre de ses habitants.es, devrait dans un monde socialement et économiquement équilibré être le 21° pays du point de vue de la richesse produite. Égalité, dit-on ? Quand on crie à la décadence lorsque ce beau pays postcolonial passe de la 5° à la 7° puissance mondiale…
L’auteur expose les trois séismes qui affectent notre actuelle modernité : une crise écologique qui met en péril la planète, l’affaissement de la domination occidentale et les dangereux raidissements qu’elle provoque (que la géopolitique post Covid risque fort d’accélérer), l’argent-fou qui se substitue à l’argent-roi.
Souligner dans ce contexte cette nouveauté offerte par une coopération comme celle du théâtre de l’Arlequin et la Cie BaroDa indique – espérons-le – un chemin possible pour une construction sociale où l’on s’approprie l’être social. Les droits culturels ne sont pas loin. Tournant le dos à une conception autoritaire du « savoir universel, » à son illusion, chacun-e ouvrira sa fenêtre à son sens, à sa hauteur (auteur ?).
Dans ces temps si troubles, ces rayons d’intelligence sont salutaires. Il appartient sans doute à chacun d’y cultiver dans son reflet une lumière de l’Autre.
Patrick Vassallo
Jean-Louis Sagot-Duvauroux, L’art est un faux dieu, Éditions Jacques-Flament, Collection L’air du temps, 190 Pages, 2020, 15€
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