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Le capitalisme est un cannibalisme

Cet ouvrage dense et fluide regroupe des interventions séparées reprises et complétées dans une parfaite cohérence explicitée par le sous-titre  « Comment notre système dévore la démocratie, les liens sociaux, la planète – et ce qu’on peut faire pour y remédier ».

Enseignante très engagée, la philosophe a développé une œuvre en débat avec les autres figures de la théorie critique, qui se focalise sur le féminisme et la justice sociale dans sa globalité (redistribution, reconnaissance et représentation) et analyse aussi bien les évolutions du (néo)libéralisme que des oppositions qu’il suscite.

Ici, les méfaits systémiques du capitalisme sur la reproduction sociale (tout ce que nous faisons pour prendre soin de nous-mêmes et nous développer), la nature, la démocratie, et ses dimensions intrinsèquement racialistes, parasitaires et surtout omnivore (impactant toutes nos sphères de vie, d’activité et de relation), font l’objet d’une critique décapante accompagnée de pistes de sortie.

Avec pour principal souci une contre-hégémonie qui transformerait la cacophonie actuelle des discours des opposants dans leur diversité en un projet de transformation sociale partagé. Son chapitre “Un os à ronger” condense quelques propositions pour “un socialisme du XXIème siècle” aussi radicales et intéressantes que discutables. A verser en urgence aux débats pour que l’impératif d’une alternative post-capitaliste, inventions et expériences collectives chemin faisant, ne se trompe ni dans ses finalités ni dans ses modalités, et surtout ne s’interdise aucune audace !

Makan Rafatdjou

Nancy Fraser, Le capitalisme est un cannibalisme, Agone, 2025, 285 pages, 21 euros

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