Culture.

PArce qu’on ne peut pas s’émanciper sans aile !


Repenser l’olympisme ?

Si la question est « faut-il repenser l’Olympisme », la réponse est simple : on ne repense pas une escroquerie, on l’éradique.

L’olympisme est un discours très contestable utilisé pour enjoliver une opération essentiellement commerciale basée sur le détournement d’argent public. Ainsi, le capitalisme néolibéral réalise de nouveaux profits et se perpétue en dépit des critiques nombreuses dont il fait l’objet.

1- Plus haut, plus vite, plus fort. La devise de la Charte olympique porte la compétition, qui ne se traduit pas uniquement par le dépassement de soi mais par l’écrasement de l’autre.

Tout est bon pour parvenir à ce résultat. À ce niveau de compétition, le meilleur est celui qui dispose des molécules efficaces, des médecins les plus rusés. Le discours de la chasse au dopage n’empêche pas le triomphe des sportifs entourés des équipes les mieux à même de procurer les molécules les plus discrètes. Certes, le sport de haut niveau ne se résume pas au dopage mais celui-ci est consubstantiel à ce type de compétition. Devant leurs écrans télé, les spectateurs du monde entier exigent des performances et ils les auront, quel qu’en soit le prix. De surcroît, la sélection de sur-champions ne peut se réaliser que par une casse humaine lors des sélections préalables. La question se pose : est-ce bien un exemple de compétition impitoyable que nous voulons mettre en avant en ces temps difficiles qui devraient militer pour des modèles de coopération ?

Quant aux Jeux paralympiques, ils portent une vision validiste qui veut qu’une personne porteuse de handicap n’a de valeur que si elle parvient à dépasser son handicap, c’est-à-dire à se rapprocher des non-handicapés. Merci pour la masse de celles et ceux qui n’y parviennent pas.

2- Les JOP doivent être pris pour ce qu’ils sont : une vaste opération commerciale réalisée par un détournement d’argent public massif.

Il ne faut pas s’étonner de l’explosion budgétaire de chaque édition : l’organisateur des JOP, le Comité international olympique (CIO) a un intérêt particulier à des Jeux spectaculaires puisqu’il en possède la marque et les droits d’exploitation y afférents. Cela se compte en milliards d’euros. Mais c’est l’État qui est tenu d’assurer les JOP les plus spectaculaires possible, y compris en assumant tous les dépassements, ainsi que le prévoit le contrat de Ville-Hôte, repris par la loi olympique n°1. Par ailleurs, le CIO est dispensé de payer l’impôt sur les bénéfices. Enfin, organisation de droit suisse, le CIO ne publie pas ses comptes.

Pour quels bénéficiaires? Les sponsors qui, pour quelques millions d’euros, s’assurent une présence publicitaire devant des milliards de téléspectateurs ; les opérateurs de BTP qui ramassent le pactole dans des travaux d’infrastructures et dans des opérations immobilières considérables ; accessoirement le secteur touristique, le temps des Jeux, même si on a pu noter un effet d’éviction touristique (les touristes habituels étant découragés de venir par les JO).

Quels résultats ? Argent public gaspillé manquant déjà cruellement dans les services publics et qui sera récupéré par plus d’impôts ; éviction de populations précaires des lieux gentrifiés ; libertés publiques malmenées par le déploiement massif des technologies de surveillance intrusives au prétexte de sécurité, nettoyage social par la chasse aux SDF et aux TDS.

Quant à la lutte contre le chaos climatique, elle ne sert que pour les discours, la réalité étant un gaspillage éhonté d’énergie et d’eau, une bétonisation à marche forcée, une pollution accrue.

Le prix des places, le doublement du prix des transports publics, les prix astronomiques atteints par les logements font litière des fariboles concernant les « jeux populaires ».

Dans un tel contexte, réfléchir à « améliorer les JOP » a-t-il un sens ? Non, et certainement pas tant qu’existera ce trou noir des instances sportives qu’est le CIO, composé de gens douteux et mûs par l’appât du gain que permet le « sport business ».

Frédéric Viale membre du collectif « NON aux JO de Paris »

Travailler en période de Jeux Olympiques

Adèle, jardinière
Je travaille comme jardinière pour la Ville de Paris. Depuis plusieurs mois, les chantiers d’ampleur se sont multipliés pour embellir la ville à l’occasion des JO. Végétaliser la ville, on le dit toujours, on est pour bien sûr ! Mais quand ça se fait sans aucune embauche de collègues supplémentaires, c’est au détriment de notre santé. Il y a eu beaucoup de pression pour terminer ces chantiers à temps.
Pendant les JO, de nombreux collègues vont être sollicité∙es et travailleront hors de leurs ateliers. Cela signifie que les effectifs dans les ateliers seront bas. On craint que ce soit encore nos corps qui payent, pour s’assurer que nos secteurs
soient entretenus comme d’habitude. On se demande aussi ce qu’il se passera s’il y a une canicule. Est-ce qu’il faudra quand même bosser au soleil l’après-midi pour rattraper le temps perdu ? Ce n’est pas clair et ça nous inquiète.

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