Le Tour de France est un évènement populaire, il attire des foules considérables, est régulièrement l’objet de manifestations de lutte (syndicale ou locale). L’engouement pour le vélo doit être distingué de sa marchandisation, de la propagande publicitaire qui l’étouffe. Mais son impact évènementiel, écologique comme économique ne peut être ignoré. Que nous dit-il ?
Dossier préparé par Laurent Eyraud-Chaume, Alexandra Pichardie, Daniel Rome, Patrick Vassallo
Sauver le Tour de France ?
par Laurent Eyraud-Chaume
Le Tour de France est un monument populaire, une institution centenaire. C’est un rendez-vous annuel qui rassemble au bord de la route, ou devant leurs écrans, des millions de Français (mais aussi des téléspectateurs du monde entier). C’est un marqueur d’une culture commune qui traverse les générations… Et depuis la fin des années 90, il est devenu pour beaucoup d’entre nous l’une de nos plus profondes contradictions. Les années dopages, qui ne sont sans doute pas entièrement derrière nous, ont dévoilé au grand public jusqu’où la logique marchande peut transformer les hommes en objets… L’urgence climatique et la nécessité d’inventer de nouveaux récits, la volonté de construire un monde mixte et interculturel, peuvent-ils accélérer la fin de l’aventure ou pousser à une refondation ? Ceux et celles qui aiment encore ce rendez-vous estival se demandent : que pouvons-nous faire pour le sauver ? Réflexions intimes et politiques.
Tout a commencé pour moi dans la vallée du Champsaur…
Petit éloge de quelques cols pénibles
par Éric Fottorino
Une pente en entraînant une autre, une côte me fait forcément penser à un col. Et un col me ramène au plus grand adepte du sans faux col, le célèbre Monsieur Jadis qui plébiscitait les cols du soir. J’ai nommé Antoine Blondin, auteur, entre autres calembours fleurant l’alambic, du définitif « le col tue ». L’homme à l’humeur vagabonde savait mieux que personne boire la souffrance des coureurs pour recracher de la belle copie. Blondin savait apprécier la belle ouvrage en montagne (bien qu’il fût à titre personnel plutôt expert en bonne descente)… C’est un fait : les pics ont donné du piquant au Tour de France. Nul ne le contestera il y eut un avant et un après. L’intrusion des Pyrénées dans le Tour de France, en 1910 est de l’ordre de la vélorution et le passage du Tourmalet est quelque chose comme le passage du muet au parlant, ou du noir et blanc à la couleur au cinéma. La légende veut que les premiers « forçats » enchaînés à leur machine, mais désormais aussi à la chaîne des Pyrénées, virent des ours en liberté…
Échanges entre rédacteurs…
(en attendant que commence la réunion du lundi)
par Christian Mahieux, Patrick Vassallo, Pierre Zarka
Bimestriel créé en janvier 1960, Miroir du cyclisme sera mensuel de janvier 1961 à mars 1994. Les années 60 sont celles de la multiplication des titres spécialisés (il y a aussi Miroir du football, Miroir de l’athlétisme et Miroir du rugby) prolongeant l’historique (depuis 1946) omnisports Miroir Sprint. Tous ces titres font partie de la galaxie des éditions « proches du PCF », comme il était de coutume de dire ; il s’agit alors des éditions J, émanation du mouvement de Résistance Forces unies de la jeunesse patriotique. L’ancêtre des Miroirs est directement lié au Tour de France : chaque été depuis 1947, Miroir Sprint faisait paraître des numéros spéciaux sous le nom de Miroir du Tour…
Le feu d’artifice du deux-roues
par Alexandra Pichardie
On a tous un pote qui, aux premières rosaces d’un feu d’artifice, casse l’ambiance et s’exclame : « Ouais, c’est beau, mais ça coûte combien ?… ». Vous voyez ce que je veux dire ? Eh bien, aujourd’hui, je serai cet ami. Parce que le tour de France, c’est un peu le feu d’artifice du deux-roues… En 2020, gros malaise à Rennes. La maire PS, Nathalie Appéré vient de refuser l’honneur d’accueillir le départ du Tour 2021. Débat. Discussions. Colère de certains. Gros manque à gagner, hurle-t-on…
Rêves de Tour…
par Bernard Larue
Dans les années d’après guerre, les exploits sportifs ne touchaient pas beaucoup la campagne berrichonne : manque d’information, peu de presse. Seule la radio en parlait mais son usage était réduit. Certes on connaissait le foot-ball, les clubs de Lille, Reims, Le Racing, les joueurs de légende Jean Baratte, Grégory Vignal, la boxe, Marcel Cerdan, et Laurent Dauthuile, mais la vedette dés le retour de l’été, c’était le Tour de France ! En 1947 j’avais onze ans et passionné, j’écoutais (en cachette) les arrivées des étapes avec les commentaires de Georges Briquet.
Le Tour de France ne doit pas pédaler pour l’apartheid,
non au blanchiment de l’apartheid
Vous êtes indigné par la participation de l’équipe “Israël Premier Tech” au Tour de France 2022, cette opération de communication qui a pour but de redorer l’image d’Israël et de mettre au second plan, la colonisation, l’apartheid et les crimes d’Israël, nous vous invitons à faire fleurir les drapeaux palestiniens sur le trajet du tour de France 2022.
Les Petites Reines
présenté par Alexandra Pichardie
Les Petites Reines, ce sont ces trois jeunes filles, Mireille, Astrid et Hakima, élues « boudins d’or, d’argent et de bronze » de leur collège de Bourg-en-Bresse. Harcèlement arbitraire sur les réseaux sociaux comme il en existe tant dans les établissements scolaires. La pilule est dure à avaler, surtout pour la plus jeune… Mais c’est sans compter le caractère insubmersible de Mireille. Rapprochées par leur amère victoire, les trois « boudins » ont aussi une destination commune : la Garden Party de l’Elysée. A leurs côtés, le beau Kader, ancien militaire blessé au combat, qui les chaperonnera en fauteuil roulant.
Le Tour du Monde en Vélo d’Appartement
présenté par Alexandra Pichardie
Voilà un livre vivant. Même épuisé, il continue de tracer sa route. Une œuvre moderne, qui a su tirer de la communauté internet le meilleur de sa substantifique moelle.
En 2012, Eric Tournaire, professeur, auteur et illustrateur, découvre qu’il est atteint de la maladie de Parkinson. Sa spécialité : les carnets de voyage. Rêves en pause… Il faut s’occuper de sa santé en priorité. Fortifier ses muscles. C’est alors que naît l’idée : s’obliger à pédaler cinq jours par semaine, deux heures par jour, pour faire un tour du monde. 94 396 km et 44 pays à traverser. En vélo d’appartement. Et raconter un autre voyage, physique, en pays de Parkinson. Mais comment éviter les coups de marteaux au moral, ne pas rester scotché à la moquette ?
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