Au lendemain du second tour des élections législatives, alors qu’aucune majorité cohérente ne se dégage à l’Assemblée Nationale, comment faire démocratie ensemble ?
Le système politique hérité de la fin du XIXème siècle n’est-il pas frappé d’obsolescence ? De nombreux/ses citoyen/nes se vivent dépossédé/es de toute maîtrise sur leur devenir. Du côté des puissances réactionnaires, la multiplication des recours au 49-3 dit que ce système ne leur convient plus non plus. Une part des abstentions, du vote RN et du vote pour le Nouveau Front Populaire a été l’expression de cette obsolescence.
N’est-il pas urgent que commence à émerger une nouvelle rationalité politique ?
Le temps n’est-il pas venu d’inaugurer quelque chose de nouveau ?
L’époque est-elle révolue où l’on est citoyen/ne seulement le temps de mettre un bulletin dans l’urne pour désigner qui seront les décideurs ? Le système délégataire a été le reflet des modes de commandements et des rapports sociaux issus du passé et inscrits dans le déroulement du travail lors de la Révolution industrielle. L’expérience des partis par les citoyens ne se traduit-elle pas par le sentiment que le pouvoir d’élaboration politique leur est confisqué ? La course au pouvoir d’État aggrave les clivages. Ces rapports ne sont-ils pas en voie de dépassement : au travail le recours croissant à la prise d’initiative, le mouvement féministe, des migrants, les Gilets Jaunes, les handisports, nombre de mouvements écologistes et sociaux ne disent-ils pas combien l’émergence de l’individuation bouscule ce qui est attendu des rapports sociaux et de la conception de la politique. L’écologie comme le féminisme disent-ils combien cette individuation peut porter du commun ? Il n’y aura pas d’aménagement ni de retour à un passé définitivement révolu. Ne pas l’intégrer nous enfonce dans une crise profonde et dangereuse.
En nous appuyant sur des enjeux du moment, n’est-il pas temps et urgent de dépasser le clivage social et politique à l’image de ce qui s’est construit avec les syndicats, associations et collectifs citoyens pour les législatives, ouvrant sur des possibilités concrètes pour que toute lutte investisse le champ des choix politiques ? N’est-il pas temps que les citoyen/es deviennent les vrais acteurs de la construction de solutions ? N’est-il pas temps de faire émerger de nouveaux rapports entre citoyen/nes et élu/es, ces dernier/es devenant des porte-parole saisis à chaque fois de mandats impératifs ?
Serions-nous dans l’utopie ou dans le seul processus concret de dépassement de la formidable crise de la démocratie que nous vivons ? Si nous cherchons à développer une telle démarche comment faire émerger un courant d’opinion ?
VISA nous met en garde et nous parle d’un sursis à ne pas gâcher. Corinne Lepage perplexe, cherche les points d’appui pour la suite. Bruno Dellasudda nous invite à investir les assemblées citoyennes du Nouveau Front Populaire. Vincent Drezet insiste sur le rôle du mouvement social. Pour Pierre Zarka, tout commence. De la délégation à l’autogestion, pour Olivier Frachon le travail reste central. Et pour mettre en œuvre le programme du Nouveau Front Populaire, Josiane Zarka nous livre ses pistes.
Pas de trêve estivale ?
La rédaction
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