Culture.

PArce qu’on ne peut pas s’émanciper sans aile !


Fille(s) etc…

Julie Deliquet dirige depuis une saison le TGP à Saint-Denis et nous propose avec Fille(s) un projet de théâtre ouvert, dans la lignée du Théâtre éphémère initié par ses prédécesseurs et conformément au cahier des charges de ce Centre Dramatique National.

Cette création collective réunit plusieurs générations de « petites filles, adolescentes et femmes », à partir d’un texte de Leïla Anis, et Lorraine de Segazan, artistes en résidence.

A partir aussi d’une alerte : un mercredi midi, partout dans la ville retentit l’alarme municipale. Accident climatique ? Pollution maximale ? incident industriel ? Ce vieux théâtre abandonné devient, le temps d’une alerte, un refuge pour une trentaine de femmes, adolescentes et jeunes filles. La charpente est fragile, les risques latents (en temps de crise, les femmes trinquent, l’IVG après de Beauvoir le confirment).   Ce temps passé ensemble va leur faire faire communauté, résistance, levain d’une démocratie féminine. On va donc partager les récits de ces occupantes, leurs rêves, leurs espoirs et leurs combats lors d’une véritable nuit de création où la parole se libère et où ces réfugiées clandestines désirent laisser une trace.

Cette réalisation vient après une belle séance au jardin Haguette, espace autogéré en centre-ville de Saint-Denis et avant une non moins originale création en Avignon le 11 juillet.

Autour du collectif « beauté du geste » qui rassemble 8 lieux de création et spectacle vivant du 93, ces institutions d’un « département-monde » veulent (dé)montrer l’intérêt d’un ancrage culturel territorial, dans une démarche assumée d’éducation populaire rencontrant artistes et population. Pour « que demain se réinvente. Au-delà de la parade, La Beauté du Geste souhaite que ce projet déplace les artistes et libère pour les jeunes qui les accompagneront un nouveau pouvoir d’agir. ».  Saisissant l’opportunité – et les moyens du Comité d’Organisation des JO et de pouvoirs publics locaux, le collectif s’engage dans des Olympiades culturelles, qui veulent poursuivre ce sillon.

Dans une orientation que ne renierait pas « culture-cause-commune », et les chantiers qui s’annoncent à partir de la NUPES, cette démarche ouvrira-t-elle un nouvel arc entre institutions et acteurs « locaux » du spectacle vivant ? Entre professionnels/les et autres acteurs ? Entre différentes pratiques pour un essaimage commun d’un théâtre vivant et populaire ?

Le débat est ouvert.

Patrick Vassallo

Rencontre le lundi 11 juillet à 19h à la Belle Scène Saint-Denis
À La Parenthèse – Espace Jardin 18 rue des études, 84000 Avignon.

Tous en scène sur France Culture y a consacré une émission

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