Alors, Massu, toujours aussi con ?
La parution d’une BD aussi pleine de finesse que grinçante qu’Un général, des généraux, par Boucq et Juncker, aux éditions du Lombard, maintenant, ne saurait être un fait totalement anodin !
La naissance de la forme de l’État qui prévaut depuis l’année 1958 en France : la V° République, tel est le sujet, en un enchaînement tragi-comique de complots et contre-complots de ces messieurs les généraux, souvent forts cons, surplombés par celui qui semblait, à tout prendre, le moins con (et le plus grand) d’entre eux : LE Général, Mon général, De Gaulle, celui pour lequel fut taillée cette forme présidentielle de l’État.
C’est en somme la première élection présidentielle que nous narre cette BD !
Hé bien c’est du propre : opacité, manipulation, colonialisme bien sûr, sont à tous les étages. Les dupeurs dupés – les généraux et un colonel (Massu), d’une part, les hommes politiques de la IVème, de l’autre – engendrent ce pouvoir fort qu’un référendum constitutionnel entérinera peu après. Depuis, tous les 7 ans puis tous les 5, doit se renouveler l’onction en un grand rituel impliquant le bon peuple, grand absent – et pour cause car il n’y fut justement pour rien ! – de cet album caustique et vrai dont on ne saurait trop recommander l’édifiante lecture maintenant.
Vincent Présumey
Un général, des généraux, Boucq et Juncker, Éditions du Lombard, Janvier 2022, 144 pages, 22,50 euros
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