Dans ces trois narrations, on croisera deux personnages dont l’aube a des couleurs douces amères. Incertitudes, tremblements, envies fugitives, ces chemins tournent les pages de nuits fugaces, dans des vies inqualifiables. L’hôtel y est refuge, un dehors chez soi pas forcément très légitime. Mais qui sont lieu de rencontres, à l’inconnu, avec soi-même, ou son. Ombre….
Ces nuits sont celles aussi d’une nouvelle page, d’un départ vers une autre tranche de vie. Où se joue la clôture d’un épisode, l’achèvement d’un bout d’histoire. Un départ sans retour possible, dans le temps qui s’égrène au rythme de ce jour qui va pointer. L’aube arrive après l’aurore.
Il y a dans ces récits comme un irréel, hypnotique dit la 4e de couverture du livre. Qui est à sa place dans cette chevauchée ? On est cette nuit le personnage qu’on n’a pu défendre hier ou espérer pour demain. On rencontre qui l’on ne croit pas, presque dans un autre soi. Si autre que cela ?
Que c’est beau une ville la nuit, disait Richard Bohringer ; entre gris clair et gris foncé répondait Jean-Jacques Goldman.
Patrick Vassallo
Trois fois dès l’aube, Alessandro Baricco, Gallimard, 2015, 121 pages, 13,50€
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