Délicieux.

Articles courts à déguster à tout moment.

Territoires.

Baptiste Amann livre à la Fabrika en Avignon une magistrale trilogie : Nous sifflerons la marseillaise,  D’une prison l’autre,  Et tout sera pardonné  qui nous tient en haleine pendant 7 heures… Il y est question de l’engagement politique hier et aujourd’hui. Dans un subtil va et vient entre mémoire et histoire, entre une tragédie familiale et la tragédie de l’Histoire, entre banlieue et Nation… B.Aman démontre que « la sphère familiale possède tous les éléments de la guerre civile » : 4 adultes, une sœur aînée et trois frères, dont  l’aîné, lourdement handicapé à la suite d’un accident, est formidablement interprété par Olivier Veillon. Ils habitent un pavillon dans une banlieue populaire, et viennent de perdre leurs parents qu’il faut enterrer, ce qui prend trois jours, avec des allures à la fois de vaudeville et de drame. Ceci entre en résonance avec l’histoire des révolutions depuis Condorcet, évoqué par un excellent remake d’une séance d’Apostrophes entre B. Pivot et R.et E. Badinter, jusqu’à la guerre d’Algérie représentée par le procès de Djamila Bouhired militante FLN, en passant par la commune de G.Courbet, L.Michel , et T.Ferré… Des acteurs éblouissants capables en 30 secondes de passer d’un rôle à un autre tout aussi prégnant, en particulier  Naila Harzoune d’une  Louise Michel  pétillante  à un  J. Vergès grave, et O. Veillon d’un handicapé profond à un procureur froid.

Bénédicte Goussault.

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