Le gouvernement Liga-M5S est tombé. Lui a succédé une coalition du Parti démocrate et du M5S qui, très vite, est devenue impopulaire. Une impopularité évidente lorsqu’une des premières mesures est le retour à une retraite à 67 ans par la remise en cause d’une loi qui permettait aux italien.ne.s de partir avant à la condition que l’addition de l’âge et la totalité des annuités soit supérieure à 100… Très vite, cette coalition va battre de l’aile avec la démission le 23 décembre du ministre de l’éducation M5S, Lorenzo Fioramonti, pour cause d’insuffisance budgétaire. La voie était alors ouverte pour une victoire écrasante de la Lega et d’un nouveau venu sur la scène politique, Fratelli d’Italia (un parti ouvertement fasciste qui revendique l’héritage du MSI) lors des élections régionales du 26 janvier en Émilie-Romagne et en Calabre.
C’était sans compter sur une mobilisation inédite de citoyen.ne.s qui a démarré à Bologne. Objectif : occuper les places en grand nombre au point d’y être serré.e.s comme des sardines pour montrer un autre visage de l’Italie, une Italie humaine et ouverte aux migrants, le contraire de celle de Matteo Salvini, le leader de la Lega. Très vite, cette démonstration sera déclinée dans les principales villes d’Emilie Romagne et à Rome. Objectif partiellement atteint : si la Lega remporte les élections en Calabre, elle rate son pari d’enlever l’Émilie-Romagne, région traditionnellement dirigée par feu, le Parti communiste italien, remplacé par le très libéral Parti démocrate, son triste successeur.
Indiscutablement, la mobilisation citoyenne a permis d’éviter le pire. Pour combien de temps ? Que va devenir ce mouvement des sardines ? Il est majoritairement composé de citoyen.ne.s non encarté.e.s qui n’entendent pas s’en remettre au parti démocrate et au M5S. Une discussion se mènera en février dans les territoires pour aboutir à un début de structuration en mars. A suivre…
Benoit Borrits
Même si la situation italienne est complexe (!), au moins, la nôtre l’est également. Cet échec, même partiel de l’extrême droite en Italie est néanmoins des manoeuvres d’Etats-Majors qui aboutissent à faite le courte échelle aux Néo-nazis, façon DC allemande à Weimar. Nous restons sur le fil du rasoir politique, avec de faon positive forte la preuve que fournit l’Italie que l’Ascension de d’Arturo Ui reste résistible.