Horizons d'émancipations.

Une série de dossiers. pour mieux (se) comprendre.

Soutien aux personnes sans papiers, 21 ans de luttes à Rennes.

Le Collectif de Soutien aux Personnes Sans papiers de Rennes est un collectif d’individu.e.s avec ou sans papiers qui s’efforce de fonctionner de façon horizontale. Depuis 2002 il se réunit une fois par semaine, fonctionne au consensus et milite pour la régularisation de toutes les personnes sans papiers à travers occupations, soirées d’information, manifestations… En moyenne les Assemblées Générales réunissent de 20 à 40 personnes, avec une répartition très variable entre les personnes sans-papiers et les soutiens. Une liste de diffusion publique permet les échanges et les informations (environ 800 personnes y sont inscrites).
En parallèle un groupe non mixte de femmes se réunit environ 2 fois par mois.
De même une permanence juridique, « délit de Solidarité », se tient toutes les semaines.

Quelques jours avant l’arrivée au parlement de la loi Darmanin, le Collectif a décidé de lancer une semaine d’information à destination des rennais.e.s. 4 soirées ont ainsi eu lieu, avec pour thèmes  l’hébergement d’urgence, comment devient-on sans papiers ?, l’immigration en France, et une analyse des mesures figurant dans le projet de loi Darmanin.
La semaine s’est terminée par une manifestation dans les rues du centre-ville de Rennes.

 

De cette semaine, nous faisons un bilan mitigé, nous sommes déçu.e.s du point de vue de la fréquentation, la participation aux soirées n’ayant pas excédé 40 personnes, malgré de nombreuses diffusions de tracts. Par contre les échanges étaient riches et constructifs.

La manifestation n’a pas fait recette non plus, avec peu de militant.e.s politiques ou syndicaux, mais réussie, car nous avons été visibles et dynamiques !

Si le problème du contexte général hostile a été pointé, plusieurs limites collectives ont été mises en avant. Ce bilan nous a amené à questionner le fonctionnement du collectif et l’efficacité de ses actions:
Les distributions de tracts servent-elles à mobiliser ?
Faut-il aujourd’hui être plus actifs.ves sur les réseaux sociaux pour toucher au delà des cercles habituels de la cause des sans-papiers ?
Faut-il mesurer la réussite d’une manifestation uniquement au nombre de ses participant.e.s ?

Par ailleurs, nous constatons que les personnes sans-papiers fréquentent la permanence juridique, mais sont moins présentes lors des actions du collectif.
Cela nous interroge sur le rôle de la permanence juridique : doit-elle se transformer en simple ” permanence de services “, en simple « guichet pour les seuls papiers », ce qui lui fait perdre son statut de « porte d’entrée » dans le collectif et la lutte ?
Doit-on conserver cette permanence juridique si elle ne sert qu’à des formes d’aide « humanitaire » et individuelle, si elle débouche sur une forme de lutte politique dans laquelle les « soutiens » font tout le travail militant et prennent tout le pouvoir ? Est-ce qu’une lutte menée sans les premier.e.s concerné.e.s est vouée à l’échec ? Comment éviter la domination « des blancs/blanches » ?

De nombreuses questions se posent donc… Elles ne sont pas récentes mais toujours d’actualité!
Continuons la lutte, régularisation de toutes les personnes sans-papiers, libre installation, libre circulation !

Les articles de ce dossier :

Remettre le vivant sur ses pieds !

Admettons quelques idées simples, basiques : L’analyse et l’évolution des forces productives ne peut qu’intégrer des ressources non humaines, pas seulement de l’ordre de la matière ...
Lire la suite →

Fin du monde ? fin du capitalisme : un combat 

L’apport de l’écologie dépasse son alerte salutaire. Il touche au tréfond de ce que doit devenir la société. Lorsque l’on évoque l’autogestion comme organisation de ...
Lire la suite →

Une autre façon d’être au monde

Le capitalisme et davantage encore l’ultra-libéralisme ont réussi à nous voler nos imaginaires et à nous faire croire que nous sommes soumis aux lois du ...
Lire la suite →

Une alternative écologique peut-elle ignorer le travail ?

La problématique support au dossier du mois interroge nos représentations, souligne la nécessité de dépasser le capitalisme, de sortir des logiques productivistes, consuméristes pour construire ...
Lire la suite →

Construire collectivement l’éducation comme vecteur d’émancipation

L’éducation comme vecteur d’émancipation. C’est la vision que nous partageons au SNEP-FSU 35. La crise écologique dans laquelle nous sommes désormais entrés concrètement, associée à ...
Lire la suite →

Quelles questions, quelles difficultés à la construction d’une alternative écologique ?

Il serait faux de dire que l’intérêt porté à l’écologie n’a pas drastiquement augmenté ces dernières années. Les connaissances scientifiques couplées aux catastrophes climatiques et ...
Lire la suite →

Vers une bifurcation territoriale

Le territoire n’est pas une donnée naturelle mais une longue matérialisation géographique particulière de la singularité socio-historiques constitutives des communautés et sociétés, des écosystèmes faites ...
Lire la suite →

Une démocratie implicative plutôt que participative

Daniel Cueff a été maire de Langouët, village de 610 habitants au nord-ouest de Rennes, de 1999 à 2020. Il a mené, avec une conscience ...
Lire la suite →

Comment sortir de l’impasse climatique ?

« Climat, mégafeux, inégalités. Pourquoi nous n’anticipons plus ? » montre l’inefficacité des approches qui posent comme indépendants des sujets pourtant liés : L’évolution du climat, les inégalités, ...
Lire la suite →

Une bande de nuls ? 

En France, nous venons d’avoir un nouveau gouvernement, à peine désigné qu’il se heurte à l’expression de colères. On n’avait même jamais vu un premier ...
Lire la suite →

Le système représentatif à bout de souffle ?

Vue l’expérience des dernières décennies, pensez-vous qu’on peut continuer à déléguer sa confiance aux modes du système représentatif ?  SamiLes questions soulevées, nous permettent de voir ...
Lire la suite →

Légitimité 

La conception macroniste de la représentativité – qui semble légitimer toute décision, quelle qu’elle soit, au prétexte que le vote « a parlé » – pose la ...
Lire la suite →

Comment investir le champ des solutions ?

Joëlle pose les pierres fondamentales de la construction d’une alternative éclairant ce qu’il faut dépasser, suggérant ce qu’il faut construire« Il y a des prises ...
Lire la suite →

Il faudra inventer 

Avant toute chose permettez-moi de couper court  à l’idée que les Français semblent indifférents à la situation politique. Au contraire les mouvements sociaux depuis les ...
Lire la suite →

Le choix d’un parti-mouvement

En hausse constante dans les milieux populaires, chez les femmes et les jeunes, l’abstention électorale autrefois synonyme de dépolitisation est devenue un rejet du système ...
Lire la suite →

L’avenir est en bas à gauche !

« La gauche » traverse une crise historique à peu près partout où le régime politique permet de parler de gauche et de droite.  Cette crise prend ...
Lire la suite →

Pour faire de la politique : le syndicalisme

Si la politique est l’affaire de toutes et tous, on ne peut que constater qu’elle semble de moins en moins investie par celles et ceux ...
Lire la suite →

les enjeux du travail et de sa représentation

Quand naissent partis et syndicats, la période est dominée par les logiques délégataires. Un triptyque régit alors l’organisation sociale. Au sommet, l’État est censé incarner ...
Lire la suite →

Peuple(s) et classes

Depuis 1848, c’est un lieu commun du marxisme de soutenir que la notion de peuple est idéologiquement confuse. Le coup d’État de Louis-Napoléon apprend que ...
Lire la suite →

Politique : ce concubinage gangrenant avec les pouvoirs

Immanquablement, dès qu’on parle « politique », c’est d’élections, de sièges, d’influence, bref de pouvoir, dont il est question. Nous avons un vrai souci avec la façon ...
Lire la suite →
Partager sur :         
Retour en haut