Culture.

PArce qu’on ne peut pas s’émanciper sans aile !


Surréalisme

« Le surréalisme, c’est le briseur de chaînes » affirme la déclaration d’intention de La Révolution Surréaliste, en 1924.

Les chaînes sont lourdes, dans le monde d’après-guerre. Un monde immonde, indicible, qu’Aragon a reçu de plein fouet. Témoin direct des combats des Hauts de Meuse,  des charges suicidaires du Chemin des Dames, il aurait pu raconter. Et non. Il s’insurge contre « l’exhibitionnisme de l’horreur ». Et se tait.

Mais, comme Aurélien, était-il hanté par ces carnages indicibles ? Dormait-il la nuit ou bien repoussait-il les rêves, comme nos exilés qui ne ferment l’œil qu’aux premières lueurs de l’aube ? « Le surréalisme ouvre les portes du rêve à tous ceux pour qui la nuit est avare ». Il en écrira peu…

Alors, dans ce monde effondré, se libérer des formes, des exigences, laisser parler ce que le conscient fait taire. La poésie est politique par nature : on se dégage du conditionnement, de la servitude volontaire. Une révolution littéraire s’enrichit petit à petit d’un positionnement politique.

Et en 1929, le détachement. La fin d’une étape plus qu’une séparation.

« Le réalisme, disent les surréalistes, c’est émonder les arbres.

Le Surréalisme, c’est  émonder la vie. »

« Émonder »… Ex-monder. Sortir le monde hors du monde. En faire un ex. Un amour fini, remplaçable. Laisser place à un autre bourgeon. Et alors, pour ne pas rester qu’un témoin impuissant et muet, se tourner vers la politique. Logique.

Car le communisme, c’est un peu émonder la politique.

Alexandra Pichardie

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