De Stefano Massini
Mise en scène de Maëlle Poésy
Qu’est-ce que 7 minutes de pause retirées à 200 ouvrières d’une usine moyennant que, celle-ci ne ferme pas ? Rien ou presque rien pour 10 déléguées réunies sur scène et très différentes par l’âge et les origines ; elles doivent voter pour les 200 autres, et, chacune pour soi et pour des raisons personnelles qu’elles expriment, préfèrent cela à la perte de leur emploi…mais 7minutes, c’est tout ou presque tout pour la porte-parole qui a 40 ans d’ancienneté dans l’usine, et explique que d’une part cela fait 600 heures par mois récupérées sur les employées, que cela montre aux « cravates, » qu’elles sont prêtes à tout accepter pour ne pas perdre leur emploi ; c’est une question de dignité… Un huis clos qui sans que cela soit clairement dit fait penser aux salariées de Lejaby et à d’autres luttes… auxquelles on donnerait la parole
De votes en votes chacune déploie ses arguments écoutés par les autres avec parfois des accès de colère et des pleurs et, certaines changent d’avis (ce qui est représenté sur un mode de thriller fin et sensible) des motivations personnelles, pour accepter, à des arguments plus collectifs pour refuser.
Et peu à peu elles arrivent à un vote 5 pour, 5 contre et c’est à Sophie, la comptable de départager les votes…
Une pièce féminine, sociale et politique, magnifiquement interprétée
Bénédicte Goussault
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