De nombreuses aspirations émergent dans la société, mêlant souvent le social à l’écologie. Ces aspirations se traduisent en propositions politiques et c’est souvent à ce stade que les divergences apparaissent. Deux exemples parmi d’autres. L’aspiration à une déconnexion de son revenu de l’unité de production dans laquelle on travaille. La divergence porte sur son côté plus ou moins partiel ou encore l’attribution de revenus sans aucune contrepartie d’activité validée par une instance tierce. Une autre aspiration est une vie de sobriété, moins marchandisée, privilégiant une approche zéro déchet. Jusqu’où ? Nous sommes loin d’être d’accord sur tout…
Bref, réaliser l’unité signifie accepter la divergence et c’est ici que la conception traditionnelle de la politique nous piège : on réalise un programme qui est un compromis de différentes positions, compromis que beaucoup jugeront insatisfaisant et qui, au final, conduira à la division. C’est oublier une évidence : aucune de ces aspirations n’est compatible avec le capitalisme et le maintien des actionnaires. Virer les actionnaires, c’est ouvrir la voie au pouvoir des travailleur.se.s dans les entreprises et dans l’État. L’État patron sera remplacé par de multiples collectifs de travail dans lesquels les travailleurs coopéreront avec les citoyen.ne.s. La politique ne s’exprimera plus dans le cadre de programmes étriqués qui sont des compromis dans différents domaines mais dans une multitude de cercles de décision dans lesquels les citoyen.ne.s pourront s’exprimer sur chacun des sujets qui les concernent et ne plus passer par le filtre des programmes partidaires.
Se fédérer dans la perspective de l’éviction des actionnaires et de l’État patron, de l’émergence de la démocratie totale et du dépérissement de l’État, voilà la seule façon raisonnable de rassembler une majorité de la population contre le choix mortifère qui nous est proposé : libéralisme autoritaire contre national-populisme.
Benoit Borrits
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