Cet article fait partie du dossier “Démocratie VS guerre sociale”. Les autres éléments de ce dossier sont à lire sur ce site :
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- Le Liban en révolution
- Capitalisme, libéralisme, néolibéralisme, les mots sont importants
- Les dangers d’un éco-fascisme
- Le populisme
La sortie du capitalisme passe par l’éviction des actionnaires de l’entreprise et la gestion de celle-ci par ses travailleur.ses et usagers. La démocratie dans l’entreprise se définit donc comme une co-délibération de celles et de ceux qui travaillent avec celles et ceux qui utilisent les produits et services.
On pourrait penser qu’il ne s’agit que d’une extension de la démocratie déjà existante dans le cadre de l’État au domaine de l’entreprise. C’est ignorer que l’État est aussi une entreprise délivrant des productions essentiellement non marchandes. Si cette entreprise est non capitaliste, il n’en reste pas moins vrai que ses salarié.es sont en position subordonnée et, comme dans le secteur privé, expriment régulièrement des revendications. Cette démocratisation des entreprises ne se limitera donc pas au seul secteur privé et touchera le secteur public avec cette même nouvelle définition de la démocratie : une rencontre entre ceux qui produisent et ceux qui utilisent et financent cette production – usagers et citoyen.nes.
Dès lors, l’unicité de l’État disparaît au profit de différentes unités politico-économiques – santé publique, éducation, réseau de transports, justice-police, défense-politique extérieure – que co-dirigeront celles et ceux qui utilisent et financent, et celles et ceux qui y travaillent.
C’est une refonte totale de la vie politique qui se profile. Jusqu’à présent, celle-ci était médiatisée par les partis politiques qui exprimaient des programmes qui portaient sur l’ensemble des champs d’action d’un État aux compétences limitées du fait du pouvoir économique des propriétaires des moyens de production. Désormais, les citoyennes et les citoyens pourront se prononcer directement sur chacun des sujets qui les intéressent. Le dépérissement de l’État ouvre la voie à la démocratie la plus totale.
Benoit Borrits
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