La coopérative de débats.

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Nos violences

Les mots résonnent inlassablement : colère, vengeance, résignation, racisme, désolation… la liste est longue des sentiments que chacun tente d’exprimer à sa manière.
Hélas, comme à chaque fois, le triste constat que rien ne change vraiment. Un jeune meurt tué par un policier dans le cadre de ses fonctions ( il y aurait beaucoup à dire la dessus aussi) et la stupéfaction fait rapidement place à une colère difficilement maîtrisable.
Et le ballet médiatique qui reprend avec son lot de femmes et d’hommes politiques ou de syndicats policiers qui se vautrent allègrement dans une surenchère sécuritaire et raciste, malheureusement toujours prompte à rapporter des voix ou des adhésions.
Alors, chacun repart dos à dos. Les jeunes et les vieux, la gauche et la droite, la population et la police.
Il y aura certainement toujours des policiers , il y aura forcément toujours des jeunes.
Alors n’est il pas temps de changer le logiciel?
Quand tout part à vau l’eau il est délicat d’un voir clair et surtout de se poser pour y réfléchir.
Bien sûr qu’un jeune qui meurt c’est un drame, bien sûr qu’un policier censé protéger les citoyens, mais qui tue est une honte, bien sûr que la colère devrait pouvoir s’exprimer autrement qu’en vandalisant.
Il faudrait peut être un sociologue averti ou un historien éclairé pour nous expliquer ce qu’il se passe et les mécanismes à l’œuvre et leurs raisons.
Le citoyen lambda lui peut aussi émettre un avis. C’est vraiment le logiciel qu’il faut revoir.
Politiques sociales, politiques de prévention, politique sécuritaire, politique de la ville, tout est à reconsidérer, à repenser.
On nous parle de 2005. Serait ce à dire qu’en 20 ans nous en sommes toujours au même point? Hélas oui.
Chaque citoyen aimerait ne pas avoir à traverser la rue pour trouver la tranquillité, la sécurité. Chaque citoyen aimerait qu’on s’adresse à lui de manière respectable.Chaque citoyen aimerait tout simplement vivre dignement.
Avec des pouvoirs successifs qui ont fait semblant de s’occuper des problèmes en ne mettant que des pansements sur des plaies béantes et l’arrivée du macronisme triomphant on allait voir ce qu’on allait voir.
On a vu….
On a vu un pouvoir s’éloigner de plus en plus de ce qui est commun d’appeler “le peuple”, se prémunir de ses colères en donnant de plus en plus de pouvoirs à la police, être sourd aux revendications, imposer de manière brutale des réformes jugées “nécessaires” en bâillonnant toute tentative de débat et enfin, par l’intermédiaire son plus haut représentant s’adresser aux gens de manière hautaine voire irrespectueuse.
Alors pour masquer cette brutalité on mettra en exergue la jeunesse des acteurs des scènes de désolation, les délinquants comme il est coutume de les appeler toujours plus de démonstrations de forces, toujours plus de mots blessants, toujours plus de différences donc de séparation entre les individus. La solution n’est certainement pas là.
Retrouver des services publics partout sur le territoire du plus petit village à la plus grande ville, du plus petit quartier à la plus grande cité.
Retrouver tous les acteurs de pacification et de constructions de projets : les services de prévention, la police de proximité appuyés par une justice qui aurait les moyens de ses ambitions.
Retrouver le goût de l’expression démocratique, ce qui nécessiterait sans doute un accès facilité à l’instruction civique et vœux pieux(?) des femmes et des hommes politiques vraiment au service du “peuple”.
Les solutions existent sans doute mais elles nécessitent un changement radical. On entend déjà la réponse si souvent entendue: ” tout ça coûterait trop cher…”
Plus cher que la vie d’un gamin?
J’en doute.

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