La mobilisation du 19 janvier contre le projet de réforme des retraites, par son ampleur et sa diversité traduit un rejet massif dans le pays de cette réforme.
Les slogans, pancartes, traduisent bien plus que le rejet de l’allongement de la durée de travail, ils traduisent aussi le refus qu’une nouvelle fois les salariés paient les profits que se garantissent les actionnaires. La prise de conscience de ce rejet alerte jusqu’aux possédants et aux hommes politiques de droite, comment comprendre autrement la prise de positions de François Bayrou demandant la taxation des super-dividendes comme celles de familles parmi les plus riches proposant la taxation des méga-fortunes lors du forum de Davos !
« Ne pas mourir au travail, pour payer sa retraite », « Retraités c’est pas inactifs » ;… nombreux sont aussi les slogans dénonçant la nature du travail subordonné, ceux soulignant la perte de sens au travail, le décalage entre cette réforme et les enjeux sociaux et écologiques, le rôle que jouent les retraités dans la société… N’y a t-il pas dans ces expressions multiples bien plus que le seul rejet de l’allongement d’un temps de travail qu’il faut caractériser comme subordonné ? N’y a t-il pas déjà l’expression implicite du rejet du rôle des actionnaires, celui de la seule valorisation économique à travers le marché, et finalement le refus de considérer comme seul travail utile l’activité valorisant le capital ? Qui n’a pas en tête l’image développée par Bernard Friot sur le travail et sa considération économique, cette image prise sur l’activité d’une personne jardinant les terrains d’une commune : si ce travail fait l’objet d’une prestation sous-traitée à une entreprise alors cette activité « rapporte de l’argent », si ce travail est réalisé par un fonctionnaire de la commune alors il s’agit d’une dépense, et si ce travail est bénévole et/ou réalisé par un e retraité e, alors le travail est invisible !
Parmi les conditions permettant de penser la victoire du mouvement et le recul du gouvernement, l’explicitation de tous ces éléments implicitement ou explicitement contenus dans les mobilisations et les expressions n’en est-elle pas l’une des plus importantes ? Parce qu’elle permettrait l’ouverture d’un véritable échanges, de véritables débats autour de l’avenir et des perspectives du vivre ensemble face aux enjeux économiques et sociaux auxquels la société est confrontée. Ce qui se joue n’est-il pas finalement l’ancrage des représentations libérales sur le travail, sur l’activité et sur la valeur économique ? Et n’est-il pas urgent et possible de prolonger l’état d’esprit visiblement d’une majorité de femmes et d’hommes en explorant ensemble d’autres perspectives, d’autres échanges sur le travail et l’activité, sur l’urgence de se dégager de la seule valorisation du capital, de discuter de la sortie de la subordination, sur l’urgence d’en finir avec les actionnaires et leur toute puissance , revenir sur la différence entre cotisation et impôts, sur salaire socialisé, etc…
Ces débats Cerises souhaite les ouvrir dès maintenant et c’est pourquoi nous vous proposons de faire de ce nouvel espace qu’est « Cerises La coopérative » le lieu de ces débats et de ces échanges. Avec l’espoir de contribuer à combler cette grande absence, celle de l’ouverture d’une perspective concrète de dépassement de la loi des actionnaires et finalement du capitalisme. Alors à vos claviers !
Envoyez vos contributions à [email protected]
Ou Créez un compte sur le site de Cerises la coopérative et envoyez une contribution
A lire également
Gilets Jaunes transfrontaliers !
L’affaire du siècle : mobilisation citoyenne
LOI ANTICASSEURS ?