Edito.

L’Humeur de la rédaction.

Mauvaises entrées dans le siècle

La pandémie du Covid-19 et la guerre en Ukraine marquent notre entrée dans le 21e siècle. Mauvaises entrées. Le premier évènement a révélé à l’humanité que son rapport à la nature et au vivant la conduisait à la catastrophe et faisait peser des menaces durables sur son avenir. Le système capitaliste mondialisé, dans son exploitation forcenée du travail humain et de la nature, conduit à des dérèglements profonds et possiblement à leurs épuisements. La division capitaliste internationale de la production est apparue incapable de faire face à la pandémie, la pénurie de masques en a été l’exemple le plus criant. La faillite des autorités pour assurer l’accueil et la prise en charge des malades a éclaté au grand jour. La crise de la pandémie du Covid-19 illustre l’incapacité de l’humanité, à ce stade de son histoire, à vivre en harmonie avec la nature et avec elle-même et surtout de résoudre les défis auxquels elle fait face. 

L’agression impérialiste de la Fédération de Russie le 24 février 2022 contre l’Ukraine visant à annihiler cette nation ne relève pas seulement d’un conflit régional. Elle constitue par ses conséquences un évènement mondial, elle est devenue une guerre mondialisée. Depuis l’entrée des troupes russes sur le sol ukrainien, la planète a dû affronter une crise alimentaire doublée d’une crise énergétique non résolues à ce jour. Les secousses provoquées par le conflit s’étendent à l’Asie centrale dont le rejet de la tutelle russe réveille les nationalités. Elle ébranle l’ONU dans son fonctionnement où la prééminence des membres du Conseil de sécurité est discutée et son incapacité à faire respecter le droit international révélée. Les grandes puissances impérialistes quant à elles entendent maintenir autant que possible à cette occasion leur mainmise sur le monde. 

Outre ses conséquences tragiques pour le peuple ukrainien lui-même, mais aussi pour les peuples de la Fédération de Russie et de Biélorussie notamment, une défaite de l’Ukraine  entraverait considérablement les possibilités de transformations sociales en Europe. Elle conduirait au renforcement des blocs militaires impérialistes, à un réarmement généralisé, à une période d’affrontements qui ne serait pas favorable aux partisans et partisanes de l’émancipation et de la transformation sociale. Se résoudre à ne pas prendre parti ou se placer au-dessus du bain de sang que subit le peuple ukrainien constituerait un renoncement et un suicide politique.

Patrick Le Tréhondat

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