Un rempart contre l’extrême-droite

Au mois de novembre, un bateau affrété par S.O.S Méditerranée avait à son bord 234 migrants. L’Italie nouvellement dirigée par une néofasciste qui a fait toute sa campagne électorale sur le thème de la xénophobie et du racisme interdisait à l’Océan Viking d’accoster dans un port italien. La situation sanitaire à bord se dégradait de jour en jour. Il a fallu une pression très forte des organisations humanitaires françaises et européennes pour que la France accepte enfin d’accueillir le bateau dans le port de Toulon. Une fois arrivés, les migrants ont été traités comme des parias et les autorités françaises ont réservé un accueil marmoréen à ces 234 êtres humains au lieu de faire preuve d’hospitalité et de sollicitude. Le ministre de l’intérieur s’est empressé d’accuser l’Italie de ne pas accueillir ces migrants et de la menacer de représailles diplomatiques comme si des êtres humains en perdition devaient être traités comme une patate chaude qu’on se refile. Depuis plusieurs années les idées d’extrême-droite ont gagné la sphère politique et médiatique. Ne doit-on pas affirmer haut et fort que notre devoir est d’accueillir des hommes et des femmes en perdition surtout quand leur vie est en péril ? Ne doit-on pas prendre le contrepied des idées d’extrême-droite ? et penser qu’affirmer et défendre des valeurs de droits humains, de dignité est le meilleur rempart pour faire reculer l’extrême-droite ? Le combat politique sur ce terrain est rude surtout quand la crise morale, politique et économique fait des ravages. Mais il est salutaire de le mener.

Daniel Rome