Horizons d'émancipations.

Une série de dossiers. pour mieux (se) comprendre.

« Je, nous » ?  Un choix existentiel s’il en est

Par définition « je » ne peut pas faire société.

Par contre, « Nous » c’est-à-dire les citoyens/nes, celles et ceux qui habitent la France (et les autres pays) peuvent former « société ».

Nous vivons en société, sous les règles d’un capitalisme devenu exponentiel jusqu’à impliquer les pouvoirs économiques et militaires des Etats eux-mêmes. Les valeurs de partage et de liberté, à caractères démocratiques, nées des révolutions françaises et des régimes qui les ont suivis, ont peu à peu disparu sauf celles sur le vote, (dont on connait les distorsions). L’égalité qu’elles prônaient en est réduite à l’apanage des possédants/tes.

Du coup chacun chacune pense d’abord à lui, à elle, (« je ») et semble avoir oublié que collectivement on est plus fort et plus heureux et que peut-être il vaudrait mieux essayer ensemble d’inverser la machine infernale dans laquelle on se trouve enfermé plutôt que de tenter personnellement de s’y frayer le meilleur des chemins.

Force est de constater que depuis les années 1970 les organisations qui défendent la démocratie, les syndicats et les politiques dits de gauche, sont allés d’échec en échec face aux pouvoirs capitalistes et parfois même, croyant bien faire, leur ont tendu la main.

Des membres de nos sociétés, notamment en France (mais pas que…) montrent, comme elles et ils le peuvent, leur soif d’autre ambition que le « je », celui d’un avenir porteur d’émancipation, par la création d’associations fondées sur des valeurs humanistes, transformatrices et/ou d’autres tournées vers la sauvegarde écologique de notre indispensable planète… Certaines se spécialisent dans l’aide à autrui, d’autres dans la recherche scientifiques et/ou philosophiques, politiques, d’autres affrontent le système capitaliste en s’opposant physiquement et intellectuellement à ses projets mortifères.  Quelques exemples sont édifiants.

  • Rail coop dans le Lot
  • Scopti à Marseille
  • Les soulèvements de la terre
  • Divers groupes familiaux ayant choisi de vivre en communauté autogérée…. en Bretagne et ailleurs….
  • Les bio-coop

Dans ces organisations ce n’est pas le « je » qui est prépondérant mais bien le « nous ».

Pourtant si ces essais n’enfantent rien, je doute que nous arrivions réellement au « bien vivre-ensemble » et à l’émancipation humaine que nous visons.

Jouons résolument la démocratie contre le capitalisme, de manière beaucoup plus déterminée, avec une force décuplée et non uniquement dans une option minorée.

 A la base, de manière autogestionnaire, appuyons-nous sur les technologies modernes et le partage des gains, de manière coordonnée selon les choix et les besoins de chacun/e.

Il y a du « déjà là » par rapport à cette idée démocratique dans les exemples cités plus haut, mais aussi dans le projet de sécurité sociale de l’alimentation, dans celui de la gratuité des transports qui a vu le jour dans différentes villes de France. L’idée d’un « habitat participatif » qui sous-entend la « fin » de la propriété en est un autre exemple…etc…

En allant encore plus loin dans une socialisation autogérée éclairée, on démontrerait par les actes que le système capitaliste ne profite qu’à quelques-uns/es et qu’il détruit la planète. Avec le partage équitable des capacités de chacun/e, des richesses de notre terre nourricière, de nos volontés, de nos apports divers et complémentaires d’êtres humains, nous construirions un monde solidaire efficace où il ferait bon vivre.

Gageons que les institutions pro-capitalistes sous lesquelles nous vivons aujourd’hui se désagrègeraient d’elles-mêmes, car elles n’auraient plus de raison d’être.

Sur ce chemin difficile les « déjà-là » du « nous » sont notre boussole !

Bernadette Bouchard

Image : ©https://mencoboni.com

Cet article fait partie du dossier :

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