Culture.

PArce qu’on ne peut pas s’émanciper sans aile !


Une info peut-elle être objective ?

C’est le récepteur/trice qui décide si une phrase ou une image est une info ou pas.                                 

 IL/elle le décide en fonction de ce qu’il /elle peut en faire. La notion d’information est indissociable de l’utilisation que l’on peut en faire.

N’étant pas philatéliste, si on me dit que le prix du timbre à l’effigie de la reine Victoria a augmenté de 2 Euros, pour moi c’est du bruit. En revanche quand on m’a donné la date butoir pour rendre ce texte, la phrase n’est pas plus noble mais pour moi c’est une info de première. Si on dit qu’il y a du chômage ou la guerre en Ukraine aujourd’hui ce n’est plus une info et de ressasser sans tracer d’issue confine au sentiment d’impuissance. Par contre, quand la météo me dit comment il vaut mieux que je m’habille, puisque j’en tiens compte, c’est une information. Or depuis les années 90, les annonceurs publicitaires ont exigé de sortir la météo des JT après avoir observé qu’il y avait alors 30% de plus du suivi de la météo que du JT ! Ça en dit long sur l’utilité du JT.

Une image est évidemment le reflet objectif de la réalité. Est-ce bien sûr ?  On voit des enfants palestiniens jeter des pierres sur des Israéliens : sur de tranquilles passants ou sur des colonisateurs ou des troupes d’occupation ? Images de Gilets Jaunes : des manifestants et des AG sur des ronds-points ou des casseurs ?

Le fait pur n’existe pas. Il est toujours rapporté par la subjectivité de l’émetteur mais aussi par l’écoute du récepteur. Le coût de l’électricité :  ce n’est plus une info on le connait déjà mais de savoir pourquoi en serait une. La vie chère : on n’a pas besoin qu’on nous le dise. Mais comment faire baisser les coûts ? ça ce serait une info. Mais là, nous ne dirions pas tous/tes la même chose. Une info pour être une info doit donc être multiple, voire contradictoire. Au récepteur/trice de faire ses choix elle/lui aussi à partir de sa subjectivité.

Il n’y a d’info que d’éléments conduisant au débat. Cher/es collègues nous sommes sacrément interpellé/es.

Pierre Zarka ex-directeur de l’Humanité. 

Partager sur :         
Retour en haut