Instituteur bittérois à la retraite, André Menras nous propose le récit de 50 années de fidélité au Vietnam et de militance, sa lutte de libération, ses objectifs et ses limites. Ce témoignage sans faux semblants raconte les engagements d’une jeunesse internationaliste, dévouée à la lutte anticoloniale et au soutien au peuple vietnamien. Mais lucide, vigilant, non sans humour, ce récit nous fait partager l’ambition d’une époque, les affections d’un militant pour les pêcheurs, les ouvriers, les « petites gens » et sa propre distance avec les appareils, certains dirigeants ou pays (faux ?) amis.
Déterminé – au point qu’il fit deux ans de bagne, qu’il bataille toujours pour les inclure dans son droit à pension – honoré par la nationalité vietnamienne, l’auteur tient à faire partager son combat et les complexités de la réalité de ce pays, pour lequel il a déjà publié trois documentaires.
A l’heure où la recomposition du monde se profile et où l’altermondialisme cherche sa voie, ce livre documenté, engagé et stimulant participe à notre compréhension du monde d’une fort belle façon. Et l’effort réalisé pour éviter toute binarité et montrer soigneusement contradictions, dynamiques et ambivalences est une vraie preuve de rigueur politique.
Patrick Vassallo
André Menras, Vietnam, entre le meilleur et le pire, Éditions Indes-savantes, 2024, 380 pages, 29€
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