Le décor est planté dés les premières lignes du livre. Quatre retraitées retrouvées mortes dans le même appartement. Un mot pour expliquer leur détresse : « nous sommes quatre retraitées sans famille… D’abord on nous a réduit nos retraites… puis nous avons cherché un médecin mais ils étaient en grève… Quand ils nous ont enfin prescrit nos médicaments, on nous a dit que nos mutuelles n’avaient plus d’argent, qu’il fallait payer de notre poche… Nous avons compris que nous étions un poids pour l’État… et toute la société. Nous partons pour éviter cette charge… ».
La Grèce, sous le joug des injonctions de la Troïka, est plongée dans une crise profonde. Grèves, luttes, affrontements avec les militants d’Aube Dorée ponctuent chaque jour qui passe.
C’est dans ce contexte qu’un justicier met en œuvre une opération de collecte des impôts un peu particulière… Menaces auprès des mauvais payeurs et exécution de ceux qui refusent de payer leur quote-part à l’état !
Le commissaire Charitos mène une enquête laborieuse pour démasquer le « percepteur national » – c’est ainsi que se nomme le meurtrier qui devient un héros national. L’enquête piétine. On s’impatiente au plus haut sommet de l’Etat.
Un polar au cœur de l’actualité sociale grecque des années 2010.
Sylvie Larue
Le justicier d’Athènes, Petros Markaris, traduit et postfacé par Michel Volkovitch, paru en 2014 aux Editions du Point, puis en avril 2024 aux Editions Cambourakis, 12,50 euros
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