Edito.

L’Humeur de la rédaction.

Ouf ! Et maintenant ?

Aux élections européennes suivi 3 semaines plus tard d’élections législatives anticipées, le R.N, parti d’extrême-droite xénophobe et raciste, recueille près de 32 % des suffrages exprimés et s’inscrit durablement et sur tout le territoire dans le paysage politique. Il pouvait prétendre construire une majorité parlementaire pour conduire les affaires du pays. Un sursaut salvateur et une mobilisation très forte du mouvement social, des citoyens et des partis de Gauche ont empêché l’accession au pouvoir du RN et de ses alliés. Est-on pour autant soulagé ? OUI et NON.

OUI car il est très important de ne pas donner les clés du pouvoir à un parti aussi dangereux pour les libertés publiques afin de ne pas s’orienter sur des chemins de traverse irréversibles comme en Italie ou en Hongrie.

NON car même si on a empêché le RN d’arriver à Matignon, on n’a pas contré ses idées qui gagnent du terrain.
Le venin a toujours un pouvoir d’agir qu’il ne faut pas sous-estimer et la gauche au pouvoir a trop souvent déçu.

Ce qui est positif et réjouissant, c’est la mobilisation citoyenne qui a émergé durant ces 3 semaines de campagne.
L’électorat s’est mobilisé puissamment pour aller voter mais aussi pour intervenir directement en exprimant le fait que l’on veut être écouté, que l’on veut co-décider et ainsi s’emparer pour de bon de la chose politique que l’on ne veut plus réservée aux seuls partis. Les syndicats, le mouvement associatif, les collectifs citoyens font aussi de la politique au sens le plus fort du terme politique – qui ne se réduit pas aux élections – et la nouveauté dans cette campagne est que beaucoup ont assumé publiquement la jonction entre le « social » et le « politique ». Travaillons collectivement à ce que ce ne soit pas un mouvement primesautier mais que cette démarche s’inscrive dans la durée et construise les solutions nécessaires.

Comment transformer une victoire électorale en victoire politique ? Et pour faire ainsi reculer pour de bon l’extrême-droite mais aussi contrecarrer la logique funeste du néolibéralisme incarnée par Macron et ses soutiens, y compris dans une frange de la gauche qui est prête à composer avec le Capital car il faudrait être raisonnable et ne pas effrayer le bourgeois parisien. L’enjeu est de nourrir l’unité de la Gauche sans se départir d’une ligne de rupture avec le Capitalisme. On ne peut accepter d’opposer l’un à l’autre. Une partie de nos concitoyens ont déjà intégré dans leurs engagements qu’on ne peut plus composer avec le Capital. Pour réussir, le Nouveau Front Populaire c’est aussi de nouveaux rapports entre citoyen/ennes et élu.es.

Le Comité de rédaction de Cerises

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