Edito.

L’Humeur de la rédaction.

Résister c’est transformer la société

Le résultat du RN aux Européennes doit beaucoup au fait que la politique de Macron banalise des actes d’extrême-droite et que la gauche laisse le souvenir de son incurie qu’elle soit au gouvernement ou même dans l’opposition.

En dissolvant l’Assemblée, Macron refait le coup du « en même temps » :  il espère que les législatives le remettent « au centre » et en même temps fait du RN un candidat au pouvoir envisageable. Faut-il scander le fascisme ne passera pas ou prendre à bras le corps les racines du problème ?

Près de 50% des citoyen/es instruit/es par 50 années de déceptions et de luttes inabouties ont boudé les urnes. Mais la menace populaire est là. Aussi alors que les impasses du système capitaliste sont de plus en plus flagrantes, les instances du capital ont besoin de refonder la vie politique en profondeur. Le refus de puiser dans les dividendes du CAC 40 ou le refus de l’indépendance des territoires colonisés participent de la même crainte. A l’image d’une digue qui cède, le moindre signe de faiblesse du système pourrait ouvrir une brèche. Le problème est que celles et ceux qui luttent ou qui rongent leur frein n’ont pas conscience de la puissance qui peut être la leur. Et aucune force politique ne la met en lumière ni ne fédère les multiples mobilisations en les prolongeant par des propositions précises de transformations structurelles de la société. La mollesse des forces de gauche laisse le RN seul à paraître porteur de radicalité, alors qu’il défend les logiques du capital.

Mais l’attente de changement est telle dans la population qu’il est encore temps de corriger la trajectoire des évènements. Pensons que celles et ceux qui ont refusé les urnes l’ont fait par colère ou dépit et qu’une part de celles et ceux qui se sont égarés dans le vote RN l’on fait plus par ressentiment que par conviction.

Changer de trajectoire ne se fera pas par du rafistolage mais en bousculant les forces qui se réclament du changement. C’est ça la démocratie. Nous avons besoin d’avoir confiance en nous-mêmes, en nos capacités à peser pour dessiner une vie politique qui conduise la société à rompre avec les règles du capitalisme et de toute domination. Partout nous pouvons nous rencontrer et commencer à faire émerger de telles solutions. Il y a deux proverbes : on n’est jamais si bien servi que par soi-même ; et : Aide-toi, le ciel t’aidera…

Pierre Zarka

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1 réflexion sur “Résister c’est transformer la société”

  1. « aucune force politique ne la met en lumière ni ne fédère les multiples mobilisations en les prolongeant par des propositions précises de transformations structurelles de la société« : voici un vrai sujet politique. Je ne crois plus que des forces politiques (partis ou mouvements) peuvent jouer se rôle. Encore moins souvent le faire. Si elles existent , qu’elles participent à produire de la politique, des propositions, des analyses, soit. Mais la transformation de la société sera, j’en suis convaincu, l’œuvre du peuple, de notre camp social lui même. Sans domination ni main mise. De façon totalement autogérée.

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