Ces ” conversations” après le 7 octobre révèlent le choc qu’ont provoqué le massacre du 7 octobre et la riposte d’Israël pour D.Horviller…
En effet le ton de ces “conversations” est très différent de celui de ses autres écrits “Réflexions sur la question antisémite” ou “vivre avec nos morts” notamment. Plus amer, et plus tourmente ..presque colère
Cet essai est compose de 11 conversations avec sa douleur, avec ses grands-parents, avec la paranoïa juive, avec les antiracistes, avec ses enfants, avec Israël, avec le Messie…. Mêlant l’intime et la réflexion socio-philosophique…
Ces événements dramatiques entraînent D.H. Dans un retour sur elle-même et sa famille d’une part et sur ses convictions et ses doutes d’autre part
Le dialogue imaginaire avec son grand père sauve par des justes français, devenu agrégé de lettres classiques et “parfaitement assimile ” ; mais aussi avec sa “mémé” parlant encore yiddish ou un français très approximatif très remontée contre les Français…”ils paraissaient si occupés à mettre en place des digues et des barrages … pour éviter qu’un ouragan de souvenirs n’emporte ma génération”
“Conversation avec la paranoïa juive” la sienne , en écho avec celle de très nombreuses personnes qui s’adressent à madame le rabbin évoquant leurs peurs et leurs appréhensions… faut-il enlever la Mezouza accrochée à la porte ou changer le nom sur la boîte aux lettres … jusqu’au moment où elle même demande à son fils “j’aimerais bien que tu enlèves de ton cou ton étoile de David juste le temps que les choses s’apaisent et qu’il lui a répondu “pas question maman je la garde”!!!…. Mais écrit elle “cette hallucination paranoïaque ne disparaîtra jamais ; elle reviendra parce que ce qui la déclenche ne disparaîtra jamais”…
“Conversation avec les antiracistes” ma paraît plus amère, par exemple “antisémitisme c’est sophistiqué et simple à la fois. Le concept attire et la clientèle est motivée. La preuve on continue d’en vendre un peu partout…”
On retrouve notre rabbin chantre de la parole dans la dernière conversation “avec le Messie “”trouver le chemin d’une conversation qui pourrait nous sauver…comment sauver les mots et nous sauver nous-mêmes de ce que la haine fait aux uns et aux autres… il y a une invitation à un autre messianisme … quî dit qu’il existe un avenir pour eux qui pensent à l’autre pour ceux qui dialoguent les uns avec les autres et avec l’Humanité en eux.
Bénédicte Goussault
Comment ça va pas? Delphine Horviller, Editions Grasset, Février 2024, 1260 pages, 16 euros
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