Un beau film comme les italiens savent faire, avec de très belles vues d’Italie et de Rome en particulier. Le film se situe dans les derniers moments de pouvoir temporel de la papauté sur l’Italie puisque en 1870 le pape en sera déchu.
En 1858 un enfant juif (6 ans) est enlevé à sa famille par un inquisiteur à la solde du pape Pie IX qui est encore roi en Italie. L’enfant aurait été baptisé secrètement par sa nounou qui voulait sauver son âme. Enlevé brutalement à une famille aimante, il est l’objet d’un véritable endoctrinement catholique dans un internat puis il deviendra séminariste embrassant la foi qui lui est inculquée et abandonnant sa famille et sa religion.
L’enfant (Enea Sala) joue très bien la sorte d’anesthésie qui s’empare de lui le rend docile et lui enlève toute capacité de s’opposer… sauf au moment poignant de la visite de sa mère qui provoque (enfin) une prise de conscience de ces liens dénoués,; et où se révèlent l’émotion, la perte de repères, et le débat intérieur entre sentiment familial et sentiment d’appartenance à sa nouvelle communauté.
Ce fut un scandale antisémite mondial très bien représenté par les images fortes d’un groupe d’émissaires juifs venu demander l’enfant qui finit l’audience en étant obligés de se prosterner aux pieds du pape et de faire allégeance sous la menace d’être renvoyés dans leur ghetto !
Un véritable réquisitoire contre l’église de l’époque!
Bénédicte Goussault
L’Enlèvement réalisé par Marco Bellocchio Drame historique, 2h15, avec Enea Sala, Leonardo Maltese
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