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Le mâle est fait

Paris, Toulon, Evry… 3 morts retrouvés dont on a dérobé le slip. Quels liens entre ces affaires ? La ou les meurtrières ? Les accrocs de vie ? A l’instar de son titre à double sens, ce polar présente une galerie de faux-fuyants et de représentations perturbatrices. Dans l’exécution des morts comme dans les probabilités et tâtonnements de l’enquête. Ou plus exactement des enquêtes. 

S’agit-il d’un polar psychologique ? Est-ce dans la psychologie qu’on trouvera les ressorts de ces machinations si implacables ? Le recours à une psy renverse bien des éléments que faute de preuve l’équipe policière assemble comme un mécano. Les suspectes se prennent les pieds dans leurs désirs de revanche. Les mâles ont mal à leur(s) raison(s). 

On pourra lire cet ouvrage comme une déclinaison des dégâts de la domination masculine. Ou comme le lent épluchage d’une catharsis qu’alimentent frustrations et ressentiment. La vengeance de femmes maltraitées ? Violentées ? Ou d’homos éconduits ? A moins qu’il ne s’agisse d’un acharnement policier pour trouver des coupables, à défaut de culpabilité des intéressées…

Il y a presque autant de pages à lire que de féminicides en une année. Quelques sévères remises en question d’idées fausses que la banalité ne légitime jamais. Autant de raisons d’y plonger le nez sans en lever les yeux ! 

Patrick Vassallo

Le mâle est fait, Anne Dhoquois, Les Arènes, 2023, 152 pages, 15€

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