Délicieux.

Articles courts à déguster à tout moment.

Welfare

L’ouverture du festival d’Avignon à la Cour d’Honneur du Palais des papes avait été proposée à la jeune directrice du Théâtre Gérard-Philippe de Saint-Denis et metteuse en scène d’un fort enthousiasmant « Huit heures ne font pas un jour » d’après Fassbinder. Cette nouvelle œuvre reprend un documentaire américain sur les services sociaux pour proposer ce docu-théâtre singulier. 

Saluons le jeu d’acteur, d’une qualité individuelle et collective remarquable, les un.e.s travailleur.euse.s sociaux, les autres allocataires (ou tentant de l’être). Les habitué.e.s des CCAS et autres aides sociales ne seront pas surpris du climat ni des problèmes évoqués ici. Certes ça crie, mais n’est-ce pas la misère qui crie si fort sa colère ? La pauvreté est une contrainte à plein temps. Sans répit. Comme procédure et bureaucratie engoncent le quotidien du travail social. On peut attendre du théâtre une certaine catharsis. Mais peut-on regretter que ce spectacle vivant exprime la dureté d’une inhumanité souvent masquée ou -pire- reprochée aux victimes ?

Présentée à Saint-Denis en septembre, puis en tournée, l’œuvre se dynamisera dans des salles plus propices à son intimité. Quelques scènes mériteront de trouver un rythme plus « resserré ». 

Si le débat est légitime sur le fond et la forme, on peut cependant se demander si quelques critiques n’ont pas quelque mal à considérer légitime que les quartiers populaires, mis en « scène » par une jeune femme, fassent l’honneur de la Cour du Palais des Papes… Welfare peut gratter mais ne le ratez pas ! 

Patrick Vassallo

Welfare, Julie Deliquet, d’après le film de Frederick Wiseman

Direction Julie Deliquet

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