Yannick

Yannick, « un petit gars de banlieue » interrompt une pièce de théâtre « Le cocu » qui démarrait mal et ne promettait en effet pas grand-chose. Il explique qu’il est gardien de parking, qu’il est venu de loin pour se changer les idées et que cette représentation ne le satisfait absolument pas…

Cette interruption casse de façon intéressante et imprévue la connivence établie entre public et acteurs, si on n’est pas content on s’en va discrètement mais jamais on interrompt un spectacle de théâtre.

Malheureusement Yannick revient avec un flingue ce qui n’ajoute rien au scénario, et il s’installe sur scène pour réécrire une nouvelle pièce ce qui est long et besogneux…

Suivant les convenances établies, le public reste passif devant cet évènement alors qu’on aurait aimé que dans une sorte de contagion du mouvement s’ouvre un débat sur la vocation du théâtre : distraire ou changer les idées ?  illustrer des réalités ou défendre des thèses ? philosopher ? Un autre débat aurait pu avoir lieu entre partisans de la pièce et détracteurs, ou encore entre partisans de l’interruption et défenseurs des bonnes manières et du respect des acteurs quoi qu’ils fassent…

Un des acteurs Pio Marmaï commence à se remettre en cause et à s’interroger sur le spectacle et le métier d’acteur… cela aurait aussi pu être très passionnant, malheureusement cela tourne court.. et nous restons sur notre faim.

Une très bonne idée mais mal exploitée et un film qu’on aurait envie de réécrire…

Bénédicte Goussault

Yannick, Comédie de Quentin Dupieux avec Raphaël Quenard, Pio Marmaï, Blanche Gardin, Sébastien Chassagne, 65 minutes, actuellement en salle