Le PDG d’EDF vient de déposer un recours auprès du Conseil d’État contre l’État, principal actionnaire, lui réclamant, une indemnité de 8,34 milliards d’€. Ce dernier a contraint EDF à augmenter le quota annuel d’électricité vendue au prix réduit de 42€ le MWh à ses concurrents. Privée du quart de sa production du fait de défaillances techniques, l’entreprise doit acheter des TWh au prix fort et les revendre à perte à ses concurrents, provoquant une perte de 8 milliards d’euros.
Le PDG avait jusqu’ici suivi les directives gouvernementales. Comment interpréter ce changement d’attitude qui pourrait l’amener devant les tribunaux ?
Le fond de l’air n’est plus le même que dans les décennies 1980 et 90 qui ont vu émerger la politique « d’ouverture du marché de l’énergie » et où de nombreux fleurons de notre industrie ont disparu dans l’omerta la plus totale. Les mesures gouvernementales sont perçues comme une « spoliation » de l’entreprise. La loi du marché ne fait plus rêver et le gouvernement apparait clairement au service des riches. L’actualité est souvent vécue à travers le prisme de l’injustice de classe : « On doit remplir des demi-bouilloires alors que les riches arrosent les golfs et se baladent en jets privés ».
La décision de la direction d’EDF, bien que tardive et insuffisante, créé des conditions plus favorables pour affronter « l’étatisation » de tous les dangers et pour stimuler le nécessaire débat sur les alternatives.
Josiane Zarka
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