Zola encore. Zola toujours !
En 1883, à la fin du second Empire, on assiste, dans ce roman, à la décadence violente du petit commerce, et des petits commerçants, et à l’avènement fulgurant et dévastateur du grand magasin de textiles, porteur d’un capitalisme ravageur. On ressent toute la sensualité de l’auteur, dans le touché des tissus les plus variés, velours, dentelles, soieries. On admire les tombés et drapés, la décoration démesurée lors des inaugurations, tandis que l’organisation des comptoirs est digne du meilleur manager. Les différents milieux sociaux s’affrontent : les bourgeoises avides de paraître, les employés aux conditions de vie sordides, et dont les rivalités sont organisées avec efficacité, sans merci les uns pour les autres, jusqu’à la chute des plus faibles. Octave Mouret, cynique, ambitieux, et assoiffé de pouvoir et d’argent est le principal protagoniste de cette épopée. Il révèle à la fois un sens aiguisé du commerce et des stratégies commerciales et un mépris profond des femmes. Ses principales clientes sont victimes des réseaux compliqués. Des relations amoureuses se tissent, jusqu’à ce que, Mouret, lui-même tombe dans les rets de Denise, la plus innocente et inoffensive jeune fille !
Quel sens de l’intrigue !
Au bonheur des dames, Émile Zola- Éditions Le livre de poche, 544 pages, 1971, 4,50€
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