La dernière création d’Olivier Saccomano et Nathalie Garraud (qui co-dirigent le Théâtre des 13 Vents, CDN de Montpellier.), “La beauté du geste” est un hymne à la réflexion en période de crise. La troupe devient bataillon de “gardiens de la paix”. Les gestes longuement répétés des entraînements aboutissent à une immobilité en ligne et à des débats hors cadre. Le spectacle bascule en procès farcesque du théâtre et de son public complice. Dans une écriture ciselée, qui oscille entre burlesque et poélitique, les comédien-ne-s égrènent le rôle et la puissance potentielle du théâtre. On se questionne avec eux-elles (et avec l’auteur) sur la place de l’art, sur son rapport à l’Etat quand celui-ci devient autoritaire, sur l’aspect archipélique d’un public qui n’est pas un groupe soudé… On aime ce théâtre de l’intelligence et du doute qui semble nous dire entre chaque réplique : “je suis comme vous en mouvements et en questionnements, à minima pour la beauté du geste.”
Laurent Eyraud-Chaume
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