Horizons d'émancipations.

Une série de dossiers. pour mieux (se) comprendre.

Scop-TI et La Belle Aude

(la démocratie économique contribue à l’écologie.)

Fin du monde, fin du mois, même combat !

Sur terre, notre relation d’humains à notre environnement est liée à l’exigence qui est la nôtre de produire notre vie en puisant dans notre environnement. Cette capture qui va de la pierre taillée à la production désormais mortifère de Co2 s’effectue aujourd’hui selon le mode capitaliste.Mais voilà la terre brûle, la crise écologique planétaire, nous y sommes. Les perturbations climatiques sont palpables ; accumulation de gaz carbonique, élévation des températures, fonte des glaciers, disparitions accélérées d’espèces animales… Aucune des prévisions des chercheurs n’est infirmée par l’expérience sensible des habitants. Il est même acquis que notre environnement  est entré dans un état de crise tel que la présence humaine au monde est en péril. C’est la  relation des humains entre eux et avec leur environnement qui fait société. (Tous les articles du dossier sont ici !)

“Scop-TI et La Belle Aude” Ces deux Scop ont été créées à la suite d’une lutte sociale dans laquelle les salarié.es se sont opposé.es à la fermeture de leur usine. La première, anciennement Fralib et filiale d’Unilever, fabriquait des sachets de thés et d’infusions sous les marques Lipton et Eléphant. La seconde, anciennement Pilpa et filiale du groupe R&R, confectionnait des glaces pour des marques distributeurs. Au terme d’une lutte éprouvante pour ses travailleur.ses, l’activité de ces deux entreprises a été maintenue avec la création de ces deux SCOP. La théorie néoclassique de l’homo œconomicus explique que ces travailleurs, en position de décider, auront à cœur de maximiser leur rémunération en développant la valeur ajoutée de l’entreprise. De facto, la question des rémunérations y a toujours été sensible car le démarrage a été tout sauf un parcours de santé.

En dépit de ces difficultés économiques, les sociétaires se sont aussi fixés des objectifs en terme de qualité de production. Pour les premiers, il s’agit de rompre avec les arômes de synthèse d’origine chimique pour leur préférer des arômes naturels. De même, plutôt que de s’approvisionner à l’autre bout de la terre, pratique fortement émettrice de gaz à effet de serre, ils ont décidé de relancer une filière locale de tilleul en agriculture biologique. Pour les seconds, les glaces sont désormais réalisées avec du lait entier et des arômes naturels, si possible de proximité. Cette réappropriation du travail par les salarié.es nous montre, qu’à côté de la maximisation de la valeur ajoutée, un autre phénomène apparaît : la volonté de réaliser un travail de qualité, d’aller au travail le matin en sachant qu’il est utile à la société dans son ensemble. Une rupture fondamentale avec l’ordre ancien dans lequel le travail était prescrit en vue de la valorisation du capital : la désaliénation du travail rejoint l’impératif écologique. L’éviction des actionnaires et la démocratie économique sont essentielles pour la sauvegarde de la planète.

Benoit Borrits

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