« La lune se taisait comme vous vous taisiez…. » Jean Ferrat
Ozon a osé lever le tabou de ce qu’il faut bien nommer : la pédocriminalité dans les rangs de l’Eglise catholique. Le film est dans les salles au moment où un prêtre du diocèse de Lyon est mis en examen et où le cardinal Barbarin[1] primat des Gaules est aussi accusé d’avoir tu ces crimes contre des enfants de son diocèse. Hasard du calendrier le film est sorti au moment où le pape François réunissait 190 évêques du monde entier pour que l’institution qu’il représente ouvre enfin les yeux et agisse concrètement. Le film reprend le combat de ces enfants devenus adultes, meurtris dans leur chair à tout jamais. Il ouvre plein de questions : Pourquoi ce silence alors que la hiérarchie catholique savait depuis longtemps ? Pourquoi minimiser un acte qui aurait dû depuis longtemps être qualifié de crime ? Le film ouvre aussi le débat sur l’imprescriptibilité des crimes sexuels. Il soulève toutes ces questions à la fois avec toute la finesse cinématographique du réalisateur. Il aborde un sujet de société d’une grande gravité sans tabou et sans pathos qui ne concerne pas que l’Eglise catholique.
A voir…
Daniel Rome
[1] Le cardinal Barbarin vient d’être condamné à 6 mois de prison avec sursis. Il a envoyé sa démission au Pape François.
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