La presse française aurait-elle abandonné son rôle de critique des spectacles et autres concerts ? La question peut légitimement être posée tant la disparition de retours argumentés sur les propositions artistiques dans la presse papier semble actée.
Coincé entre les coupes budgétaires et les pressions des festivals à devenir des services de communication, les rédactions ne réservent qu’une part peau de chagrin aux critiques. Le festival d’Avignon et sa version Off sont emblématique de cette désertion. A l’exception notable de l’Humanité, les rédactions nationales ne sont présentes que quelques jours sur place et déserte de plus en plus les créations du Off. Le foisonnement de sites spécialisés et de publications artisanales viennent évidemment donner un écho aux spectacles mais cette tendance lourde raconte quelque chose de notre époque. Le temps de la critique est un temps de médiation entre l’oeuvre et le public mais aussi entre le passé et le présent. A l’heure de la standardisation des imaginaires et des manipulations de masse, les critiques portent une profession de salubrité publique. Jusqu’à quand ?
Laurent Eyraud-Chaume
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