L’invasion du territoire ukrainien par l’armée russe a déclenché la guerre qui dure depuis fin février dans l’est de l’Europe. Comme toujours, la paix est l’objectif affiché par toutes et tous : celles et ceux qui résistent sous les bombes et les tirs d’artillerie, celles et ceux qui désobéissent aux ordres assassins ou les dénoncent, mais aussi les fauteurs de guerre. Réclamer la paix, oui bien sûr ! Mais laquelle, dans quelles conditions ? Dans le cas présent, sauf à considérer qu’État agresseur et population agressée sont à traiter également, une paix juste durable passe par le retrait des troupes russes des territoires qu’elles occupent. Pour y contribuer à notre modeste échelle, il faut donc soutenir la résistance ukrainienne. Sous quelle forme ? C’est aux personnes qui résistent en Ukraine de nous le dire, pas à nous de décider. Pour cela, il y a des choses assez simples à faire : par exemple que les syndicalistes contactent les syndicalistes d’Ukraine, que les maisons d’édition militantes contactent des maisons militantes en Ukraine. Les syndicalistes pourront alors organiser des solidarités entre secteurs professionnels, des convois solidaires vers l’Ukraine, comme celui du Réseau syndical international de solidarité et de luttes fin avril/début mai ou de l’intersyndicale française prévu fin mai. Les maisons d’édition pourront mettre à disposition leur réseau en France pour faire connaître les publications ukrainiennes, à l’image du soutien des éditions Syllepse aux éditions Meduza[1]. Bien évidemment, comme il n’y a pas que le syndicalisme et l’édition dans la vie, on peut (on doit) en faire autant pour d’autres activités. Une chose est sûre : agir vraiment pour la paix (et non pour entériner une victoire de l’État russe après l’agression qu’il a déclenché) suppose de répondre, selon nos moyens, aux demandes de la résistance ukrainienne. Le soutien aux dissident∙es russes et biélorusses s’intègre à cela ; par exemple les appels à la libération des syndicalistes du Belarus ou celui en solidarité avec les déserteurs de l’armée russe[2].
Tout cela n’est pas contradictoire avec le fait de considérer que, sur un plan général, pour la paix dans le monde, les solutions ne viendront pas de l’augmentation des budgets militaires des États ni de la fabrication d’armes nucléaires. Au contraire, il faut aller vers un désarmement généralisé. L’exigence historique de dissolution des blocs militaires demeurent : nous disions Non au Pacte de Varsovie et à l’OTAN. Nous disons non à l’OTAN et au CSTO ! Le rôle de l’impérialisme russe dans la guerre menée aujourd’hui en Ukraine (et ailleurs dans le monde auparavant) ne nous fait pas oublier celui d’autres impérialismes, dans d’autres guerres, d’autres attaques envers des peuples. A commencer par l’impérialisme américain que nous avons dénoncé à de très nombreuses reprises et que nous continuerons de combattre.
Christian Mahieux
[1] Voir www.syllepse.net
Lire aussi l’article de Pierre Villard : “Les conditions d’une paix durable“
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