Pierre alerte sur l’utilisation actuelle du mot possible faite pour nous dire que rien n’est possible. Il y a urgence de nous débarrasser du sentiment d’impuissance. Il déplore que le peuple et ses capacités ne soient pas pris en considération par les partis de gauche. Il appelle à se dégager de l’électoralisme, à bousculer notre manière de penser.
Et le communisme que vient-il faire là quand on sait ce qu’a été son échec ? Pierre affronte la question de manière rationnelle. Son incursion dans le passé explore ce qui n’a pas marché ni à l’est ni dans les pays occidentaux : se considérer comme devant guider un peuple qui serait juste bon à faire confiance. Lui, au contraire, retient de Marx cette définition : « le communisme comme la mise en mouvement du peuple ». Je devrais écrire « eux », car Michèle sa compagne, analyse dans un chapitre la nécessité d’en finir avec le système représentatif, qui avait conduit au nom du réalisme, le PCF a évacué le mot « communisme », s’interdisant de voir que les luttes débouchaient de fait sur des germes de communisme.
On en vient au « déjà-là » du communisme.
D’abord deux innovations en 1946 : La Sécurité Sociale avec à l’époque, les prémices d’une gestion hors de l’appareil d’état ; le statut de la fonction publique qui consacre la suprématie de la qualification sur le poste. Une modification profonde du rapport salarial. L’auteur regrette que ni le PCF ni les syndicats n’aient su y déceler des germes à généraliser et de ce qu’il qualifie de déjà du communisme. Vu ainsi, cela interroge ce que l’on devrait tirer des expérimentations de maîtrise du travail par les intéressé/es et du devenir écologique et des aspirations chez les jeunes. Et de citer les salariés de Bergère et de Duralex. Ce qui le conduit à Gramsci, disant que le capitalisme est en train de perdre son hégémonie idéologique.
Pour lui et pour Michèle, le communisme ne peut qu’être une construction inscrite dans le présent en s’appuyant sur les contradictions de plus en plus flagrantes du capitalisme et les valeurs les plus profondes que notre Histoire nous lègue.
Pierre Zarka
Ouvrir sur les possibles. Pierre Goldberg
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