A l’heure des poussées nationalistes, à l’heure des poussées identitaires, un peu d’air frais vient alimenter notre réflexion. Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne vient de publier un ouvrage qui mérite toute notre attention. Il réinvente ou plutôt il redonne du sens à l’universalisme si décrié. Ce concept développé au siècle des Lumières mérite qu’on y mette du sens et du contenu et que les progressistes du monde entier se réapproprient ce combat. L’auteur part des singularités de chaque région du monde pour donner une dimension humaine à l’idée d’Universel. Il s’appuie notamment sur les poètes de la négritude comme Aimé et Suzanne Césaire ou Léopold Sédar Senghor pour construire son propos. L’universalisme est de considérer que tous les êtres humains sur cette terre, quelle que soit leur culture, leur mode de pensée ou leur mode de vie ont des droits inaliénables et intemporels : droit à l’existence, à la liberté, à l’éducation, à l’égalité, le droit à la santé, le droit à la vie privée.
Et pour reprendre les propos d’Alain Policar dans le N° d’octobre de Philosophie Magazine « réinventer l’universel passe par la déconstruction de ses contrefaçons et à contrecarrer la prétention hégémonique de l’universalisme occidental ».
Daniel Rome
Universaliser, Pour un dialogue des cultures, Souleymane Bachir Diagne, Editions Albin Michel – 173 pages – 19,90€.
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